L'UMP est divisée sur les propos douteux tenus par le maire de Franconville à l'encontre d'un candidat socialiste d'origine malienne.
Il a beau tenter une explication de texte et démentir toute «trace de propos racistes», le maire (UMP) de Franconville, Francis Delattre, avec sa remarque douteuse sur la tête de liste PS du Val-d’Oise, Ali Soumaré, embarrasse et divise son camp. Alors que le directeur de la campagne UMP des régionales, Franck Riester, a condamné des déclarations «scandaleuses» les comparant au dérapage de Georges Frêche, le porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre, récuse ce parallèle et minimise «une formule pas très heureuse».
«Au début, j’ai cru que c’était un joueur de l’équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ca change tout!», avait lancé Francis Delattre à propos d’Ali Soumaré, qui est d’origine malienne. Une sortie qu’il s’est efforcé de justifier, dans un communiqué, pour essayer de stopper la polémique: «J’ai relevé que le parti socialiste avait choisi un inconnu pour conduire la liste socialiste dans le Val-d’Oise. Ensuite, j’ai fait une allusion à l’équipe réserve du PSG pour souligner le côté réserviste de cette candidature». Le maire (UMP) de Franconville, accusé ce week-end par le PS de propos «méprisants à connotation raciste», s’en défend et argue qu’il n’a «jamais vu ni même aperçu Monsieur Soumaré».
Ces «personnes qui ne se tiennent plus»
Alors que le PS tente, de son côté, de se dépêtrer du cas Georges Frèche - le président de Languedoc-Rousillon ayant parlé de «la tronche pas très catholique» de Laurent Fabius - Franck Riester, directeur national de la campagne UMP, a dressé un parallèle, sur RFI, entre ces deux dérapages. «C’est du même niveau», a-t-il estimé. A une nuance près, tempère le député de Seine-et-Marne: «le maire de Franconville n’est pas tête de liste en Ile-de-France» quand «Georges Frêche, en Languedoc-Roussillon, était tête de liste avec le soutien du PS». Interrogé sur la possibilité d’une sanction à l’encontre du maire de Franconville, Riester, attend la «la décision qui va être prise par l’UMP» mais appelle à «ne pas laisser [passer] ce type de remarques qui sont totalement désobligeantes, scandaleuses même».
La veille, Xavier Darcos y était aussi allé de sa critique groupée contre ces «personnes qui ne se tiennent plus». Georges Frêche, Francis Delattre, le maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin - qui avait regretté ensuite un «lapsus» après avoir évoqué, le 15 janvier, «les musulmans qui déferlent sur la Canebière» à l’issue d’un match -, même tarif: «C’est extrêmement choquant, et tout ceci n’est pas du tout mon genre», a affirmé le ministre du Travail, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a toutefois voulu prendre la défense de Francis Delattre, se scandalisant «que l’on place sur le même plan» ses propos et ceux du président de Languedoc-Roussillon. Il dénonce même une «opération d’enfumage» orchestrée, selon lui, par... le PS. Et ce afin de «masquer» la polémique Frêche, poursuit Lefebvre. Qui veut distinguer «des propos d’une gravité telle que tous les démocrates de ce pays s’éloignent de M. Frêche» et «une formule pas très heureuse mais qui, en aucun cas, n’est raciste».