sábado, 6 de febrero de 2021

Retraites: Parisot ne veut pas d'"un bricolage"... - Libération

La présidente du Medef prend les devants, alors que se tient lundi à l'Elysée un sommet social sur les sujets sur lesquels le gouvernement entend inviter patronat et syndicats à engager des discussions en 2010... à commencer par les retraites. Sarkozy y sera attendu au tournant par tous les syndicats.

La présidente du Medef Laurence Parisot le 26 octobre 2009 aux Assises de la Consommation (© AFP Olivier Laban-Mattei)

A la veille du sommet social qui se tient lundi à l’Elysée, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a demandé avant le sommet social lundi à l'Elysée que la réforme des retraites ne soit «pas un bricolage».

Dans une interview au Journal du Dimanche, elle appelle à «surmonter les clivages» sur les retraites «pour garantir le succès de la réforme». Selon la présidente du syndicat patronal, «le problème est bien connu mais n'a jamais été pleinement traité».

Parmi les pistes envisagées par Parisot, elle estime qu'«il faut changer l'âge légal de départ à la retraite». «Nous avons été les premiers à le dire et cette idée a irrigué le débat politique», note-t-elle. Elle mise sur ce relèvement pour entraîner «une hausse du taux d'activité des seniors».

Parisot répète, par ailleurs, soutenir «le maintien du régime par répartition» à condition qu’il soit «complété par un système de retraite par capitalisation».

Autre sujet qui devrait être abordé lundi, la question des chômeurs en fin de droit: «Nous souhaitons d'abord réfléchir à des formations spécifiques pour préserver leur employabilité à long terme» et «nous demandons que soit simplifiée et étendue l'exonération des charges sociales pour toute embauche d'un chômeur en fin de droits», a affirmé la patronne du Medef.

Mise en garde contre une «mascarade de concertation»

Avant ce sommet social très attendu, le Medef n’est pas, loin de là, la seule organisation à accentuer la pression sur l’exécutif. Soulignant que «la crise est loin d'être finie», les autres syndicats se saisiront de cette tribune – censée seulement fixer «l’agenda social », c’est-à-dire les sujets sur lesquels le gouvernement entend inviter patronat et syndicats à engager des discussions - pour aborder de front les questions de l'emploi, du pouvoir d'achat. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, ajoute à cette liste «le malaise grandissant» dans la fonction publique.

Mais c'est sur les retraites que se focalisera l'attention, tant la tension a monté après des «fuites» dans la presse sur la volonté prêtée au chef de l'Etat de boucler la réforme par une loi dès juillet.

Dans un communiqué commun, six organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) ont déjà averti qu'elles refuseraient une «mascarade de concertation» et ont mis en garde contre toute «précipitation». Pour le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, les syndicats chercheront à «amener le président de la République à être plus précis sur le calendrier des discussions». Si Nicolas Sarkozy entretient le flou, «c'est qu'on nous prépare un mauvais coup avec une procédure expresse». Dans ce cas, il est probable que les syndicats sortent «avec une date de mobilisation commune» de la réunion qu'ils tiendront quelques heures après la tenue du sommet social de l’Elysée.

(Source AFP)