Politiques 12/06/2010 à 00h00

Rama Yade, le sport pour les nuls

Désintox

La secrétaire d'Etat aux Sports fait à nouveau étalage de ses lacunes en matière de culture sportive

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Par CÉDRIC MATHIOT

(© AFP Abdelhak Senna)

«Je n’oublie jamais que l’équipe de France a souvent eu dumal à se qualifier, comme en 1998, comme en 2006, et vous savez comment ça c’est terminé.

Dans un cas championne du monde, dans l’autre cas finaliste de la coupe du monde.»

Rama Yade vendredi, sur RTL

INTOX

Le Mondial débute à peine, et au ministère des Sports, le festival des bourdes continue. Dimanche dernier, la ministre Roselyne Bachelot avait tenté d’éteindre la polémique sur le montant des primes de l’équipe de France en assurant que les Bleus ne toucheraient de l’argent qu’en cas de victoire finale. Pure invention. Quelques jours avant, Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Sports, avait provoqué un pataquès en dénonçant les luxueuses conditions d’hébergement des Bleus en Afrique du Sud, avant d’être rabrouée par Roselyne Bachelot, puis taxée de populisme par Sarkozy. Vendredi matin, sur RTL, la secrétaire d’Etat a donc tenté de rectifier le tir. Après avoir daubé sur les goûts de luxe des Bleus, Rama Yade s’est fait tout miel pour déclamer sa foi dans l’équipe de France, allant chercher des raisons d’espérer dans ses souvenirs :«Je n’oublie jamais que l’équipe de France a souvent eu du mal à se qualifier comme en 1998, comme en 2006, et vous savez comment ça s’est terminé. Dans un cas championne du monde, dans l’autre cas finaliste de la Coupe du monde.»

DESINTOX

Il est remarquable que Rama Yade se souvienne que la France a eu du mal à se qualifier pour la Coupe du Monde 1998, étant donné que la France n’a pas eu à se qualifier pour ladite Coupe du monde : en qualité de pays organisateur, elle était invitée d’office. Bien sûr, cette ânerie ne prête pas à conséquence mais pose une question : pourquoi diable les politiques se sentent-ils obligés, à l’orée d’un événement sportif, de s’improviser experts, quitte à se ridiculiser ? Déjà, à la suite du tirage au sort, Rama Yade avait doctement mis en garde : «Attention à l’Uruguay. Je me souviens qu’on avait fait 0-0 contre eux, c’était en novembre 2008, à l’Euro [sic].» En fait, dès le jour de son entrée au ministère, Rama Yade avait donné le ton, en évoquant les quelques images fortes du sport qu'elle avait à l'esprit, dont celle de «l’Afro-Américain Jesse Owens brandissant son poing rebelle face aux nazis». Une évocation qui est en fait un mix de deux événements : le triomphe de Jesse Owens à Berlin en 1936, et les poings levés des Américains Smith et Carlos lors des Jeux de Mexico, en 1968. En fait, Rama Yade devrait être fidèle à la ligne de conduite qu’elle s’était elle-même fixée. Piégée par un interviewer qui lui demandait le nombre de joueurs d’une équipe de handball, elle avait répondu :«J’ai décidé que je ne répondais pas à ces questions. Je suis ministre des Sports, pas handballeur ou footballeur. Ce qu’on attend de moi, c’est que je monte des projets, que je sois aux côtés des athlètes. Rien d’autre.»

 

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