Monde 04/06/2010 à 00h00

Veto d’Israël à toute enquête internationale

Assaut . L’Etat hébreu envisage une commission nationale indépendante, avec des Américains.

Par MARC SEMO Envoyé spécial à Tel-Aviv

Etablir les faits et les responsabilités avec une commission d’enquête crédible, à même de rassurer la communauté mondiale, tout en évitant une enquête internationale : tel est le défi du gouvernement israélien, mis en accusation pour l’arraisonnement sanglant (9 morts) du Mavi Marmara lundi à l’aube.

«Aux appels lancés à la création d’une commission d’enquête internationale, il faut répondre sans hésitation qu’Israël est un Etat démocratique indépendant et pas une république bananière. Nous sommes capables d’enquêter, d’en tirer les leçons puis de les appliquer. Mais il ne faut pas que durant tout ce processus nous nous livrions à l’autoflagellation», a affirmé à la radio publique le vice-Premier ministre et ex-chef d’état-major Moshe Yaalon. Mais nombre de ministres, y compris dans le Cabinet de sécurité, sont néanmoins convaincus qu’il faut faire quelque chose et reconnaissent sous le sceau de l’anonymat que «si nous ne faisons pas une telle enquête, le monde nous l’imposera».

L’Etat hébreu refuse toute mission diligentée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui a voté mercredi en ce sens par 32 voix contre 3 (Etats-Unis, Pays-Bas, Italie), la France et le Royaume-Uni s’étant abstenus. «L’autorité de ce Conseil qui s’acharne une fois de plus de façon obsessionnelle contre Israël a atteint le zéro absolu», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor, rappelant que des pays comme «Djibouti, le Pakistan, Cuba ou l’Arabie Saoudite sont très mal placés pour se présenter comme des défenseurs des droits de l’homme». C’est ce Conseil qui avait mandaté le procureur sud-africain Richard Goldstone pour enquêter sur l’opération «Plomb durci» à Gaza en janvier 2009. La commission d’enquête, à laquelle l’Etat hébreu avait refusé de coopérer, a dans ses conclusions accusé Israël et des groupes palestiniens armés de «crimes de guerre».

Alors que la Turquie enterrait hier dans une ambiance déchaînée ses neuf ressortissants, Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, cherche une issue et discute avec Washington. L’une des options envisagées serait la création d’une commission d’enquête indépendante israélienne présidée par un «juriste de renommée internationale» à laquelle participeraient des observateurs américains. Ce scénario aurait été discuté à la Maison Blanche dès mardi soir entre des conseillers de Barack Obama, comme Dennis Ross et James Jones, et deux envoyés israéliens.

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