Politiques 02/02/2010 à 17h40

L'UMP à la peine pour boucler ses listes régionales

Jean-Claude Gaudin, le président de la commission des investitures, a beau assurer que les candidatures sont «bouclées» et minimiser de simples «ajustements», le mécontentement de cadres contraints de composer avec les alliés du parti persiste.

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Le Premier ministre, François Fillon, au conseil national de l'UMP, à Paris, le 30 janvier (Gonzalo Fuentes / Reuters)

«On n’a jamais vu ça», «Il y a des casus belli dans de nombreuses régions»... L’UMP a les plus grandes difficultés pour finaliser ses listes de candidats aux régionales. De fait, ces listes devaient être établies vendredi dernier, puis rendues publiques samedi à l’issue d’un conseil national, plutôt morose, plombé notamment par les derniers rebondissements du procès Clearstream: une petite majorité - 60% des quelque 700 conseillers nationaux présents - les a validées. Mais mardi leur composition complète n’était toujours pas connue.

La chef de file de l’UMP en Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait ainsi décidé d’inviter tous ses colistiers à un déjeuner samedi 30 janvier... Déjeuner reporté au 7 février.

Jean-Claude Gaudin, président de la commission des investitures du parti, s’est pourtant efforcé de rassurer, promettant que les candidatures étaient «bouclées» et relativisant de simples «ajustements» encore nécessaires sur des postes «non éligibles». «La constitution des listes ne s’improvise pas en un week-end, a justifié le sénateur-maire de Marseille, cela fait six mois que l’on y travaille avec nos partenaires» (Nouveau centre, Gauche moderne, Progressistes, Parti radical, Parti Chrétien démocrate de Christine Boutin, MPF de Philippe de Villiers et CNPT).

«Le prix à payer pour l’union»

Interrogé sur la mauvaise humeur exprimée par certains à propos de la place faite aux alliés électoraux de l’UMP, Gaudin invoque «le prix à payer pour l’union dès le premier tour, voulue par Nicolas Sarkozy, pour créer une dynamique pour le second tour».

Une ouverture jugée toutefois disproportionnée compte tenu du poids politique des formations alliées à l'UMP. Le président du parti Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT) Frédéric Nihous figure par exemple à la troisième place de la liste de la majorité présidentielle des Pyrénées-Atlantiques, en position éligible.

Autre reproche: de nombreux membres de cabinets ministériels figurent en bonne position - comme Franck Louvrier, conseiller pour la communication de Nicolas Sarkozy, candidat en Pays-de-la Loire -, aux dépends de militants de terrain. «Les militants UMP, canal historique RPR, sont très mécontents», a résumé un élu UMP.

Les difficultés sont partout, a-t-on précisé: en Ile-de-France, en Rhône-Alpes, en Midi-Pyrénées, dans le Nord-Pas-de-Calais, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, en Poitou-Charentes, etc. La situation est telle que des arbitrages finaux devraient avoir lieu à l’Elysée, a confié un autre membre de l’UMP.

(Source AFP)

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