Monde 19/02/2010 à 11h26

L'Iran nie être en train de fabriquer une arme atomique

L'Agence internationale de l'énergie atomique a fait part jeudi, pour la première fois, de ses inquiétudes concernant des activités en cours de l'Iran pour développer une charge nucléaire.

193 réactions

Photo fournie par le site web du bureau de la présidence, le 8 avril 2008 montrant le président Ahmadinejad visitant le centre d'enrichissement d'uranium de Natanz, à 270 km au sud de Téhéran (AFP Ho)

Énième épisode du jeu de chat et de la souris que se livrent le régime iranien et la communauté internationale. Le représentant iranien auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a balayé vendredi les accusations formulées la veille par l'agence.

L'AIEA estimait dans un rapport confidentiel que l'Iran pourrait être en train de fabriquer l'arme atomique. Pour Ali Asghar Soltanieh, ces informations sont «sans fondement, montées de toute pièce et n'ont aucune validité».

«J'ai déclaré à de nombreuses reprises que lorsqu'ils nous ont montré ces documents, aucun d'entre eux n'étaient confidentiel ou ne portait de sceau secret», a déclaré Ali Asghar Soltanieh, en référence à des documents utilisés par l'AIEA pour étayer ses soupçons.

«Activités secrètes ou présentes»

Jeudi, le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano avait affirmé que «l'information dont dispose l'agence (...) soulève des inquiétudes sur l'existence potentielle d'activités secrètes passées ou présentes de l'Iran liées au développement d'une charge nucléaire pour un missile».

L'agence faisait ainsi pour la première fois état de ses inquiétudes concernant des activités en cours de l'Iran alors que dans les précédents rapports il n'était question que d'activités passées. Par ailleurs, le rapport a confirmé que Téhéran a bien commencé à enrichir son uranium à un niveau élevé, soit 19,8% dans son usine de Natanz entre le 9 et le 11 février.

Jusqu'ici Téhéran n'avait enrichi son uranium qu'à 3,5%, niveau suffisant pour servir de combustible à une centrale nucléaire. En revanche de l'uranium enrichi à 20% pourrait rapprocher l'Iran de la capacité nécessaire pour fabriquer une bombe nucléaire pour laquelle il faut toutefois de l'uranium enrichi à plus de 90%, selon les experts.

Transfert des stocks d'uranium

Le régime islamique avait affirmé à de nombreuses reprises que cet uranium enrichi à 20% devait servir à produire du combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran où sont fabriqués des d'isotopes médicaux dont l'Iran a besoin de façon urgente. Toutefois ce processus d'enrichissement a commencé sans attendre l'arrivée des inspecteurs de l'agence onusienne à l'usine de Natanz.

L'Iran a aussi, selon la même source, transféré une grande partie de ses stocks d'uranium faiblement enrichi, soit 1.950 kilos sur un total de 2.065 kilos, vers le site d'enrichissement à un niveau plus élevé, malgré les sanctions et injonctions du Conseil de sécurité de l'Onu.

(Source AFP)

Vos commentaires

193 commentaires affichés.

À la une de libération.fr