Politiques 16/02/2010 à 00h00

L’objectif de Nicolas Sarkozy en 2012 ? S’enrichir

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Par FRANCIS BROCHET journaliste

Le scénario est écrit, déjà commenté : Nicolas Sarkozy, qui a eu 55 ans le 28 janvier, sera candidat à un second mandat en 2012. Cette année sera l’année des dernières grandes réformes, dont les retraites. L’année prochaine sera consacrée à la consolidation du bilan et à la préparation du projet, avant l’annonce officielle de candidature. Risquons cependant un autre scénario : Sarkozy réformera en 2010, et encore en 2011. Puis il s’en ira, rupture accomplie. Il aura fait président, il fera autre chose, par exemple avocat d’affaires.

C’est là le vœu de Carla Bruni-Sarkozy, publiquement exprimé il y a peu : «En tant qu’épouse, un mandat, ça me suffirait.» N’allons certes pas imaginer un président soumettant son avenir aux desiderata conjugaux. Mais ce n’est pas lui faire injure de rappeler qu’il a montré, lors de la longue et pénible séparation d’avec Cécilia, combien il pouvait laisser ses sentiments privés influencer ses choix politiques. «J’ai bien reçu le message de Carla», a-t-il d’ailleurs répondu - publiquement, forcément.

Nicolas Sarkozy a d’autres ambitions que de finir président, sur le modèle de François Mitterrand et de Jacques Chirac. Il n’a jamais imaginé que parvenir au sommet de l’Etat représentait l’absolu de la réussite personnelle.

Il n’hésite d’ailleurs pas à affirmer, à rebours de la culture française : «Je n’ai jamais pensé qu’il était plus noble de servir la collectivité que de servir son entreprise.» Provocation supplémentaire : c’était lors des vœux aux corps constitués (en 2008), soit la fine fleur de ces grands serviteurs de l’Etat élevés dans le culte du service public et la méfiance de l’entreprise privée.

«J’ai été plus longtemps avocat que ministre», remarque souvent le Président. Quand d’autres traquent le danger des conflits d’intérêts, lui vante les vertus des allers-retours privé-public. Il le met en pratique avec ses principaux collaborateurs de l’Elysée et des grands ministères, ces hauts fonctionnaires passés par des entreprises privées et qui, mission accomplie, s’empressent d’y retourner (François Pérol, Patrick Ouart, Stéphane Richard, Bernard Delpit…).

Avec ses ministres, aussi, également venus du privé, et qui confient volontiers envisager d’y repartir, telle Christine Lagarde. Sous la présidence de Sarkozy, le service de l’Etat n’est plus une religion, c’est une mission au sens managérial, un projet qui a un début et une fin.

Nicolas Sarkozy fera autre chose après 2012. Certainement pas conférencier international comme nombre de ses homologues étrangers, car il aime les réalités du pouvoir et de l’influence, plus que leurs apparences. Il pourrait tout simplement redevenir avocat d’affaires, et devenir riche. Vraiment riche, sans commune mesure avec ses 19 508,21 euros net mensuels, qui valent pourboire pour ses amis chefs de grandes entreprises. Pas forcément par goût du lucre, mais parce que l’argent que l’on gagne est un critère objectif de réussite.

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