Société 16/02/2010 à 00h00

Les profs du 9-3, en tête de la colère

Violences scolaires, manque de moyens… Le mouvement lancé en Seine-Saint-Denis fait tache d’huile. Manifestation ce mardi.

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Par VÉRONIQUE SOULÉ

Profs et élèves du lycée Adolphe-Cherioux manifestaient à Paris devant le ministère de l'Education nationale, le 9 février. (Reuters)

C’est comme si le feu couvait sous les braises. Le premier incident est venu du Val-de-Marne, du lycée Adolphe-Chérioux après qu’un élève a été agressé au couteau le 2 février dans l’établissement. Puis le feu s’est étendu dans le reste de l’académie, et notamment en Seine-Saint-Denis, un département très fragile, qui accueille un grand nombre d’établissements sensibles et où l’école est devenue le réceptacle du malaise social. Les syndicats - notamment la CGT Educ’ et le Snes-FSU - misent sur le fait que le mouvement reprendra après les vacances, tant les motifs de mécontentement sont profonds et nombreux - manque de postes, sentiment d’abandon face à la violence, impression d’un métier dévalorisé, inquiétudes sur la réforme du lycée… Ils appellent ce mardi à une manifestation à Paris, et encore jeudi à deux jours de la fin des cours. Ils espèrent une extension du mouvement au-delà de leur département afin d’arracher des concessions au ministère.

Tension. Au lycée Adolphe-Chérioux, le blocage reste total. Les enseignants réclament toujours le doublement du nombre de surveillants et ont reconduit leur mouvement hier. Ils réclament la nomination d’un médiateur. Mais leur demande a été rejetée. Indiquant que sa porte «restait ouverte», Luc Chatel a expliqué : «Lorsqu’on fait appel à un médiateur, c’est parce qu’on ne se parle pas. Or le débat est engagé et il y a un dialogue depuis le premier jour entre l’Education nationale et les enseignants.»

Mais la tension semble vive sur le terrain. Hier encore, un élève du lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais (Val-de-Marne) a été agressé au cutter dans un gymnase attenant à l’établissement, par des jeunes venus de l’extérieur. Ses jours ne seraient pas en danger.

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