L'affaire Cahuzac

Des révélations de Médiapart aux aveux de l'ancien ministre, le dossier secoue toute la classe politique française.

Politiques

Hollande à Tulle, un «homme libre» poursuivi par l'affaire Cahuzac

(Mis à jour: )
François Hollande à Tulle ce samedi. (photo Nicolas Tucat. AFP)
Libération

Meurtri par l’affaire Cahuzac, François Hollande s’est brièvement ressourcé samedi en Corrèze, où il est parvenu à éviter les manifestants qui souhaitaient lui gâcher sa visite pour s’offrir une longue promenade en «homme libre» dans les rues de Tulle.

Venu remettre les insignes de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite à d’anciens Résistants, dont une centenaire, des chefs d’entreprise, un abbé et des élus locaux, le chef de l’Etat a lui-même fait une allusion claire à l’affaire qui ébranle l’exécutif, appelant «chacune et chacun» à servir la République «d’un manière exemplaire».

«Dans un moment où il doit y avoir des valeurs qui doivent être portées, une exigence morale pour tous ceux qui ont des responsabilités à quelque niveau que ce soit, une cérémonie comme celle-là a du sens, (...) chaque manquement est une faute», a-t-il insisté.

L’entourage du président avait pris un soin particulier à dresser un cordon sanitaire autour de cette sixième visite à Tulle depuis son élection, tentant de lui donner un caractère quasi-privé. Mais la presse, nombreuse, qui devait être tenue à distance a finalement été admise dans les salons de la préfecture de Corrèze.

Attendu de pied ferme par quelques dizaines de manifestants contre le gaz de schiste à l’aéroport de Brive-la-Gaillarde, François Hollande les a soigneusement évités, passant par une porte dérobée, comme il a contourné les quelques dizaines d’opposants au mariage pour tous qui manifestaient bruyamment devant la préfecture.

Au son de vuvuzela, de cloches et «armés» de quelques couvercles de casseroles marqués «Cahuzac» en guise de cymbales, ils proclamaient sur quelques pancartes: «l’enfant n’est pas un droit», «Touche pas au mariage, occupe-toi du chômage», «On veut du boulot, pas du mariage homo» ou «La priorité c’est Aulnay, pas le mariage gay».

Ils n’auront finalement pas vu le président, dont le cortège est arrivé par les jardins de la préfecture.

 

«Homme libre»

S’il a dérogé au traditionnel bain de foule sur le marché, le chef de l’Etat a pris tout le monde de court, lorsque, après un déjeuner à huis clos à la préfecture, il s’est lancé dans une déambulation d’une heure et demie - la plus longue depuis son élection - dans les rues de la ville.

«Ici, je suis chez moi, à l’aise, libre, sauf quand un certain nombre de manifestations se présentent», a-t-il lancé, bras dessus, bras dessous avec sa compagne Valérie Trierweiler. «Ce n’était pas la peine de les provoquer mais je voulais ce contact simple comme je le fais régulièrement ici en Corrèze et j’y reviendrai».

Le président de la République a claqué la bise aux automobilistes et aux passantes, salué les vieilles dames aux fenêtres, embrassé les enfants, pris des cafés dans les bistrots, lançant des «comment vas-tu?» aux uns et des «t’es grand toi» aux autres.

Comme on lui demandait s’il avait envisagé de renoncer à cette promenade parmi les siens, le président a lâché: «ça m’aurait coûté».

Des élus locaux avaient initialement suggéré au président de poser la première pierre d’un centre de formation professionnelle à Brive et d’inaugurer une maison de retraite à Ussel.

Mais François Hollande a rapidement regagné Paris et son bureau à l’Elysée dans l’après-midi.

«Le contexte politique» ne se prêtait pas à un long séjour en Corrèze, reconnaissait un proche du président, parlant d’un «week-end de travail et de réflexion qu’il entend passer pour l’essentiel à Paris avec ses collaborateurs».

Principale fausse note de la journée, alors qu’il parcourait les allées d’un salon du livre pour la jeunesse, un jeune homme se penche vers lui et glisse doucement: «faudrait pas oublier d’être de gauche, Monsieur».

 

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