Politiques 25/03/2010 à 00h00

Le Dard et la bannière de Patrick Sébastien

Guêpe . L’humoriste a créé, hier, une association pour rallier les déçus de la politique traditionnelle.

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Par JOY SORMAN

Patrick Sébastien, le 2 octobre 2009 à Paris (© AFP Boris Horvat)

Le marquis de Sade s’adressait en ces termes aux Français : «Encore un effort si vous voulez être républicains». Patrick Sébastien a raccourci la devise en une tournure étonnamment désuète : «Efforçons-nous».

De quoi ? De faire bouger les choses, de remettre l’humain au cœur de la société, d’être sympa et chouette. Voilà ce qu’on aura retenu de la conférence de presse que tenait hier l’animateur au théâtre du Gymnase, dans le Xe arrondissement de Paris.

On a vu débouler sur scène Patrick et sa bonne gueule, veste en cuir ouverte sur chaîne en or. Derrière lui, un fond de logos (une guêpe, «parce que la guêpe est un animal solitaire avec une intelligence collective» - et sans doute inversement), celui de son mouvement politique : le Dard, Droit au respect et à la dignité.

Bien que le jeu de mot de l’acronyme appelle à la gaudriole, on n’a jamais vu l’humoriste aussi sérieux. Robinet d’eau tiède et langue de bois, monologue suave et rasoir.

Patrick Sébastien, donc, se lance en politique. Pourquoi pas. Mais pourquoi ? «Parce que l’autre soir je regardais dormir ma petite fille et je me suis dit qu’il fallait que j’me bouge sinon j’étais un lâche.» Comment ? En animant un site internet participatif, Le-dard.com, qui recueille les propositions des citoyens. Elles seront ensuite triées et transmises aux candidats de la prochaine présidentielle sous la forme d’un «livre de promesses». Celui qui s’engagera à mettre en œuvre les propositions du Dard recevra les suffrages de tous ses adhérents. Emballez, c’est pesé.

Mais attention, le Dard n’est pas un parti, simplement «un rassemblement humaniste et citoyen de conscience et de pression» avec le statut d’association à but non lucratif.

L’initiative ne faisant pas plus débat que l’affirmation selon laquelle l’injustice c’est nul, on ne put que s’intéresser à ce qui se passait dans la salle : public assez baroque dont un ardent militant des produits du terroir qui prit la parole en premier et demanda fermement à Patrick Sébastien ce qu’il comptait faire pour défendre le sel de Guérande et le foie gras du Sud-Ouest, dont les secrets de fabrication sont pillés par les méchants japonais.

Première question, premier aveu d’impuissance et premier voile de lassitude dans les yeux de l’animateur. Allez Patrick, encore un effort !

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