Politiques 10/06/2010 à 00h00 (mise à jour à 10h29)

La rente politique de Boutin scandalise, même à droite

magot . La majorité, qui prône la rigueur, est gênée par les multiples salaires et avantages de l’ex-ministre révélés par «le Canard enchaîné».

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Par ANTOINE GUIRAL

Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien-Démocrate (PCD) affilié à l'UMP, à Tours le 21 octobre 2009. (© AFP Alain Jocard)

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate et catholique convaincue, en sait quelque chose. Sortons la calculette : 9 500 euros net par mois pour une obscure mission sur la mondialisation, plus 6 000 euros mensuels de retraite parlementaire, plus 2 600 euros d’indemnité chaque mois de conseillère générale des Yvelines… Ajoutez à ce pactole une voiture de fonction avec chauffeur, des locaux mis à disposition dans le XVe arrondissement de Paris, quatre collaborateurs rémunérés de 4 700 à 6 000 euros net par mois et, à l’évidence, des notes de frais. Total : un scandale, révélé par le Canard enchaîné, qui contribue à creuser le fossé entre les citoyens et leurs élus.

Evincée du gouvernement en juin 2009, l’ex-ministre du Logement s’est donc trouvée depuis le mois d’avril un poste de «chargée de mission», rattaché au ministère du Travail, pour plancher sur «les conséquences sociales» de la mondialisation et faire des propositions dans la perspective de la présidence française du G20 (novembre 2010-novembre 2011). Un cadeau du chef de l’Etat à une forte tête de la majorité ?«Ce n’est pas une mission bidon, c’est une mission très importante, avec des rendez-vous au plus haut niveau», a justifié Boutin qui exclut de démissionner. Et son entourage d’assurer que les 9 500 euros net ont été fixés par le secrétariat général du gouvernement et correspondent à un «niveau statutaire dans la grille de la fonction publique», en vertu d’un décret d’application de la loi de finances rectificative du 6 août 2002.

Pour le gouvernement qui promet de réduire le train de vie de l’Etat pour mieux faire passer une politique de rigueur qui ne dit pas son nom, cette affaire est dévastatrice. Même dans les rangs de la droite, elle soulève la consternation. «Dans une période de crise, nos concitoyens ne supportent pas qu’il y ait des avantages dus ou indus à tel ou tel. Il faut qu’il y ait une sorte de vertu publique pour éviter cette coupure entre l’opinion et la classe politique», s’est ému François Goulard, député (UMP) du Morbihan. A gauche, l’indignation est unanime. Le député (Verts) Noël Mamère a dénoncé une «monarchie républicaine» doublée d’une «République bananière». Seul Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, assurait «ne pas voir ce qu’il y a de scandaleux dans la rémunération de madame Boutin».

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