Politiques

Mélenchon veut une manif pour «purifier l'atmosphère politique»

(Mis à jour: )
Jean-Luc Mélenchon s'exprime lors d'un meeting le 3 avril 2013 à Mulhouse (Photo Sebastien Bozon. AFP)

Réactions Le leader du Front de gauche appelle à un rassemblement le 5 mai prochain et plaide en faveur d'un «coup de balai» et d'une VIe République après le scandale Cahuzac.

Libération

Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a proposé, vendredi sur France Info, une manifestation le 5 mai, un an après l’élection de François Hollande, pour promouvoir la VIe République et donner un «grand coup de balai» en réaction à la crise politique créée par l’affaire Cahuzac.

«On ne peut accepter que le peuple français humilié (...) ne s’en mêle pas. C’est pourquoi je veux faire la proposition que l’on manifeste le jour anniversaire du deuxième tour de la présidentielle, le 5 mai prochain, que l’on fasse une marche citoyenne pour la VIe République, pour que le peuple s’empare par une constituante du grand coup de balai qu’il faut donner pour purifier cette atmosphère politique absolument insupportable», a-t-il déclaré.

«La chaîne du mensonge commence au Parti socialiste et finit au Front national, c’est absolument invraisemblable !», s’est-t-il indigné. Il fait référence au déni apporté pendant quatre mois par l’ancien ministre socialiste du budget avant de faire des aveux sur la détention d’un compte bancaire à l’étranger, ouvert dans un premier temps en Suisse par un proche de Marine Le Pen.

Mélenchon a récusé le fait d’entretenir un climat de suspicion : «J’ai surtout l’impression de l’exprimer ! Le plus tragique pour moi serait de tenir des discours sur la nécessité d’une VIe République et de fermer les yeux au nom de je ne sais quelle confraternité qui me rendrait suspect.»

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Pour l’ex-candidat du Front de gauche à l’Elysée, le refus de François Hollande de remanier son gouvernement relève du «diagnostic totalement erroné, celui d’un homme débordé par la situation».

«Non, ce n’est pas une personne qui a failli, c’est un système qui révèle sa pourriture intrinsèque», a-t-il accusé, parlant d’une «oligarchie (qui) s’est constituée de tout puissants seigneurs et de leurs affidés dans le monde politique et médiatique». Le coprésident du Parti de Gauche espère que les «milliers de militants socialistes meurtris» vont «se rapprocher» de lui.

«Personne n'a intérêt à attiser les braises»

A l'inverse, la ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine a insisté ce vendredi sur l'aspect individuel de cette «faute considérable». «Il y a eu une faute, une faute absolument considérable» mais «c’est une faute qui lui appartient», a-t-elle insisté sur Canal+.

«Personne n’a intérêt à attiser les braises», a aussi dit la ministre. «Les seuls qui vont tirer les marrons du feu, ce sont les extrémistes, les populistes, évidemment des partis qui ne sont pas à l’honneur de la démocratie», a-t-elle ajouté en appelant à «un peu de décence, un peu de retenue dans une période chahutée par le fait d’un homme, de sa faute et de sa trahison».

Même son de cloche chez le ministre du Travail Michel Sapin, qui a estimé qu’on n’allait pas «faire un remaniement» parce qu’un ministre s’était comporté dans le passé «de manière coupable», alors que la droite exige que le gouvernement soit remanié, ce que refuse l'exécutif. «C’est un homme à qui la justice demande des compte, le gouvernement, lui, est au travail», a-t-il dit.

Il a jugé François Hollande «exemplaire»: «La décision est prise, la justice est saisie, avance, travaille et la lumière est faite, dite et rien n’est caché», a-t-il ajouté tout en reconnaissant qu’il y a eu «tromperie, blessure personnelle, pour le président de la République, pour chacun des ministres, pour chacun des Français».

«Ce qui compte pour François Hollande c’est que les institutions de la République fassent librement leur travail et c’est ce qui est en train de se passer», a encore assuré le ministre du Travail.

Pour le député PS Jean-Christophe Cambadélis, l’affaire Cahuzac entraîne «une crise de confiance» mais «pas une crise de régime», et le président de la République aborde cette crise avec «beaucoup de sang-froid».

«François Hollande a beaucoup de sang-froid. Il aborde cette crise, qui est une crise -les Français ne supportent pas ce qui s’est passé- mais ce n’est pas une crise de régime, c’est une crise de confiance qui prend sa source dans la question du chômage», a déclaré Cambadélis sur iTélé. «Pour trouver le chemin de la confiance avec le peuple», le député de Paris a proposé «un référendum à questions multiples qui permettrait au peuple d’assécher le populisme».

«Si on pose quatre-cinq questions sur le statut du président, l’indépendance de la justice, le droit de vote (des étrangers), le cumul des mandats, on peut avoir un débat et permettre aux Français d’assécher ces questions qui nous tenaillent tous les jours», a-t-il estimé.

 
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