Société 15/02/2010 à 16h27 (mise à jour le 16/02/2010 à 12h42)

«Ils l'ont frappé à coups de batte de base-ball et de cutter»

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Photo prise le 15 février 2010 à Thiais du gymnase municipal jouxtant le lycée Guillaume-Apollinaire où un lycéen a été blessé par six personnes. (© AFP Pierre Verdy)

Un élève de 17 ans d’un lycée de Thiais a été blessé à coups de cutter lundi durant un cours d’éducation physique dans un gymnase jouxtant cet établissement du Val-de-Marne, un département qui connaît son troisième incident grave en milieu scolaire depuis le début de l’année. Cet incident grave survient alors qu’un appel à la grève avait été lancé pour mardi dans l’académie de Créteil.

Aux alentours de midi, six personnes, la tête masquée par des capuches et des foulards, ont fait irruption dans le gymnase pendant un cours qui réunissait deux classes de terminale du lycée polyvalent Guillaume-Apollinaire et ont attaqué la victime avant de prendre la fuite, a indiqué le procureur de Créteil Jean-Jacques Bosc.

Touché notamment à l’oreille, le jeune homme a été transporté à l’hôpital parisien de Lariboisière (Xe arrondissement) dans un état qui n’inspirait pas d’inquiétude, selon lui.

«Ils ont d’abord aspergé les élèves avec des bombes lacrymogènes, puis ils ont poursuivi un des élèves à l’extérieur du gymnase et l’ont frappé à coups de batte de base-ball et de cutter», a déclaré à l’AFP Sophie Richard, le professeur de sports qui faisait cours au moment de l’incident. «Il a également fallu gérer les crises d’angoisse et d’asthme des élèves touchés par les gaz lacrymogènes.»

«La victime avait du sang partout sur ses bras», a déclaré Liliane Dewez, gardienne de ce gymnase dont les différentes entrées sont fermées ou surveillées. Les agresseurs sont entrés «en sautant par dessus les grilles», a-t-elle encore déclaré.

La condamnation de Chatel

Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a jugé lundi «intolérable que des règlements de comptes se déroulent pendant le temps scolaire». «C’est une bande étrangère à l’établissement qui a réglé son compte à l’un des élèves», a déclaré Chatel à l’AFP, condamnant «avec la plus grande fermeté un acte de violence tout a fait inadmissible». «L’école ne doit pas devenir un terrain de jeu des bandes», a-t-il ajouté.

Dans la foulée, le ministre a annoncé mardi la tenue d'«Etats généraux début avril sur la sécurité à l'école» après le nouvel incident survenu lundi dans un gymnase attenant au lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais (Val-de-Marne). La veille, interrogé sur la multiplication d’agressions à l’arme blanche en milieu scolaire depuis le début de l’année dans le Val-de-Marne, Chatel a répondu que cela justifiait «a posteriori» sa «volonté d’accélérer la mise en oeuvre du plan de sanctuarisation des établissements».

«Lycée banal»

Le commissariat de l’Hay-les-Roses a été saisi de l’enquête. «Les professeurs sont surpris et un peu choqués de ce qui s’est passé (…) Ce lycée est un lycée banal dans lequel il n’y a pas d’évènement difficile», a estimé Didier Jouault, inspecteur d’académie dans le département.

Vaste bâtiment bordé par une cité HLM, ce lycée polyvalent de 1.500 élèves est équipé d’un dispositif de vidéosurveillance.

«C’est un lycée plutôt calme, refait à neuf et qui a des bons résultats», a affirmé le maire (UMP) de Thiais Richard Dell’Agnola. Les professeurs rencontrés à l’extérieur du lycée ont nuancé ce tableau. «Il y a des incivilités croissantes et des dégradations à l’intérieur de l’établissement», a affirmé Marianne Boucheret, professeur d’histoire-géographie. «Les caméras ne suffisent pas. Il faut des moyens humains», a ajouté sa collègue de sciences économiques Juliette Hay. Selon elles, 11 surveillants sont employés à mi-temps dans ce lycée de 1.500 élèves.

Répétition

Une cellule psychologique sera mise en place et des équipes mobiles de sécurité déployées. Les cours doivent reprendre demain mardi, à 8 heures.

Au même moment, les professeurs doivent se réunir pour décider collectivement d’un éventuel arrêt de travail.

Cette nouvelle agression fait suite à plusieurs incidents dans le Val-de-Marne. Le 2 février, un élève de 14 ans du lycée Adolphe-Chérioux, dans la ville voisine de Vitry-sur-Seine, a été agressé au couteau par sept personnes extérieures à l’établissement. Depuis, les enseignants ont cessé les cours pour réclamer le doublement du nombre de surveillants.

Le 8 janvier janvier, un élève de 18 ans du lycée Darius-Milhaud au Kremlin Bicêtre avait été poignardé à mort par un de ses camarades.

«C’est une répétition, ce phénomène d’affrontement, il y a une spirale qui est inquiétante», reconnaît le procureur Jean-Philippe Bosc, qui pointe du doigt les affrontements et règlements de compte entre bandes rivales.

(Source AFP)

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