Société 12/02/2010 à 08h35
Un homme dispensé de peine en raison des conditions «dégradantes» de sa garde à vue
Le président du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières Mézières a reconnu l'individu coupable mais considère qu'il a pu ressentir sa garde à vue comme une «expérience traumatisante».
Le tribunal de Charleville a dispensé mercredi de peine un homme reconnu coupable de conduite en état d'ivresse et de violences à agents en raison des conditions «dégradantes» de sa détention en garde à vue. L'information a été révélée jeudi de source judiciaire.
L'homme de 45 ans avait été gardé à vue au commissariat central de Charleville-Mézières en septembre 2009 pour conduite avec un taux d'alcoolémie de près de deux grammes. Après quelques heures en cellule, il avait agressé des agents pour contester les conditions de sa rétention dans une local de 2,30 m2 en compagnie de deux autres individus.
Les policiers l'avaient alors isolé pendant près de 10 heures dans une cellule de dégrisement à la «saleté révulsante» selon les termes du tribunal qui s'est déplacé en janvier dans ces locaux à la demande de la défense.
«Le tribunal a pu constater le caractère dégradant des conditions de garde à vue pour une histoire de la plus grande banalité», a expliqué à l'AFP Me Pierre Blocquaux, l'avocat du prévenu.
Dans sa décision, le président du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières a reconnu l'individu coupable des faits reprochés mais lui a octroyé une dispense de peine, considérant qu'il avait pu ressentir sa garde à vue comme une «expérience traumatisante» et qu'il avait «déjà payé cher (..) des infractions qui ne relèvent pas d'un niveau de grande délinquance».
«Si des cellules de garde à vue sont d'une saleté révulsante, si l'on y maintient des gens en surnombre pendant des périodes conséquentes, sans dispositif minimum d'hygiène personnelle (..), force est de constater là, un traitement objectivement indigne et dégradant» peut-on lire dans les attendus du jugement.
Le parquet s'est refusé à commenter une décision de justice. Le procureur de Charleville Daniel Bouriaud a toutefois souligné que «les conditions de détentions du commissariat de Charleville ne sont pas bonnes, mais un nouvel hôtel de police est en construction et sera inauguré cette année ce qui a empêché tous travaux de fond dans l'ancien bâtiment».
(Source AFP)
Vos commentaires
100 commentaires affichés.
- jdeclef (568)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- UNE HISTOIRE DE PLUS DE GARDE A VUE
- Une garde à vue jugée indigne lui évite de purger sa peine Un homme a passé plus de dix heures dans des cellules insalubres... Le président du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières(Ardennes), Ludovic Mourgue, a pris une mesure rare: il a…
- Vendredi 12 février à 18h12
- al92 (69)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- guide Michelin
- le GHP: Guide des Hotels de Police bientôt en vente dans toutes les librairies un de mes copains est resté 10h en garde à vue pour 0.8g d'alcoolémie sans infraction,son frère présent n'a pas eu le droit de lui amener un sandwich ! Charleville: repas*** …
- Vendredi 12 février à 17h47
- aldeeq2 (963)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- je n'aime pas cette décision.
- Le parquet en a fait appel. Il fallait de mon point de vue maintenir la condamnation applicable à sa situation tout en sanctionnant les responsables de la tenue des locaux et en versant au besoin une indemnité au prévenu pour détention dans des conditions…
- Vendredi 12 février à 14h31
- argvador (343)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- petit pois !
- pour une fois qu'un magistrat fait son travail et se déplace , chose extraordinaire alors que cela devrait être quotidien , je le declare au dessus de ses collegues : petit pois mange tout et non pas petit pois de conserve , condition fort répandu dans les palais ......
- Vendredi 12 février à 13h49
- yadlajoie (804)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Affreux, sale et méchant.
- Qui suis-je? Un journal satirique? Non, je suis un commissariat français. Et certains commentaires laissent à penser qu'il est normal de traiter nos concitoyens comme des porcs et d'avilir les gens. En gros: le policier français cradock et fier de l'être.
- Vendredi 12 février à 12h57
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