Économie 12/02/2010 à 07h15 (mise à jour le 14/02/2010 à 11h46)

Après la grève, les magasins Ikea d'Ile-de-France ont ouvert

Des grévistes sont encore recensés sur le magasin de Franconville. Cette parenthèse dans le mouvement de grève qui touche l'enseigne suédoise d'ameublement était prévue: les salariés sont rémunérés à 225% le dimanche.

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Une gréviste du magasin Ikea de Saint-Priest manifeste le 13 février près de Lyon (© AFP Philippe Merle)

Avant une rencontre lundi entre les syndicats et la direction, tous les magasins Ikea qui devaient ouvrir dimanche, en Ile-de-France, l'ont fait comme prévu, malgré quelques grévistes à Franconville (Val d'Oise) – 15 selon la direction, 30 d’après le syndicat FO -. Une parenthèse dans le mouvement national, assez suivi samedi.

La CGT avait, en effet, prévu cette reprise, les salariés étant rémunérés à 225% ce jour-là et les arrêts de travail étant donc exceptionnels.

Outre les grévistes de Franconville, magasin qui avait dû fermer totalement samedi en raison de la grève, quelques arrêts de travail ponctuels sont prévus dimanche, à Paris Nord (Val d'Oise). Les sept magasins d'Ile-de-France (Franconville, Paris Nord, Villiers-sur-Marne, Thiais, Vélizy, Plaisir, Evry) doivent fermer leurs portes à 20h.

La rencontre entre syndicats et la direction est prévue lundi matin au siège social, à Plaisir (Yvelines), pour «travailler sur les conditions de travail et les causes de ce mouvement», comme l’a précisé un porte-parole. Deux rendez-vous sont également prévus lundi à la direction départementale du travail (DDT) des Yvelines, l'un dans la matinée avec la direction, l'autre dans l'après-midi avec les syndicats.

Samedi, seize magasins Ikea étaient touchés par un mouvement de grève sans précédent visant à faire plier le géant suédois de l'ameublement sur les salaires du personnel.

En fin de matinée, la direction avait recensé quelque 500 grévistes parmi les 5.500 salariés devant travailler ce jour, essentiellement à Franconville (Val d'Oise), Paris Nord (Val d'Oise), Thiais et Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

La CGT, qui évoque «un mouvement massif», a elle dénombré plus de 50% de grévistes. «Tous les services sont ouverts sauf à Franconville», a souligné une porte-parole du groupe, qui compte 8.800 salariés en France. Mardi déjà, trois magasins n'avaient pas ouvert leurs portes.

«Conditions de travail dégradées et perte des valeurs de partage»

La co-directrice du magasin du Val d'Oise, Claire Héry, a justifié la fermeture par «des menaces d'actions spectaculaires des organisations syndicales qui font pression sur les non-grévistes».

Plusieurs responsables syndicaux dénoncent au contraire des «pressions» des directions locales sur les salariés.

A Paris Nord, une cinquantaine de grévistes se sont installés tôt samedi dans le hall sur des canapés et devant l'entrée, accueillant dans une ambiance sonore et bon enfant les clients.

A Plaisir (Yvelines), une soixantaine de personnes scandaient dans un froid glacial «respecter les employés»
et «Plaisir ne bougera pas».

A Roques-sur-Garonne, près de Toulouse, une quarantaine de grévistes portaient une banderole «Ikea en grève». «Le magasin tourne au ralenti avec les cadres et les CDD», selon la CFDT.

A Marseille, une vingtaine de salariés, selon le même syndicat, ont sensibilisé «clients et non-grévistes» sur «les conditions de travail dégradées et la perte des valeurs de partage» dans l'entreprise.

«Depuis la prise en main d'Ikea par une holding, il y a une vingtaine d'années, c'est la course aux bénéfices alors que notre fondateur Ingvar Kamprad avait une fibre sociale plus développée», estime Henri Bru, un ancien de la maison.

«Symptome du blocage des salaires»

Déçus par les propositions d'augmentation de salaire, FO, CGT et CFDT ont appelé jeudi soir à une grève immédiate, qu'ils qualifient «d'historique». Ils réclament une hausse générale des rémunérations de 4%. Ikea a proposé pour les employés une augmentation collective de 1% et une hausse individuelle liée aux performances de 1%. Pour les cadres, l'enveloppe d'augmentation individuelle s'élèverait à 2%, sans augmentation générale, avec une hausse de 5% du forfait dimanche.

Leur précédente proposition était une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans hausse générale.

Le mouvement de protestation a commencé par une grève locale samedi dernier. La situation s'est tendue avec l'occupation par intermittence, à partir de lundi, du siège social du groupe à Plaisir (Yvelines). Depuis vendredi après-midi, le siège n'est plus occupé.

Une nouvelle réunion «d'échanges» portant sur les conditions de travail est prévue lundi avec les syndicats.

Le PS a estimé que cette grève était «symptomatique du blocage des salaires en France» et s'est «indigné» de «l'absence de propositions» du gouvernement en matière salariale.

(Source AFP)

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