Société
Université de Vincennes, vous y étiez ?
Les commentaires les + récents | Les discussions les + récentes
- jacques421 (417)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- QUAND L'UNIVERSITE DE VINCENNES EXISTAIT (ENCORE) DANS LE BOIS DE VINCENNES
- J'allais parfois y déjeuner à midi (à l'époque j'habitais à Vincennes près de la station de RER).
Le souvenir que j'en ai est celui d'une sorte d'immense souk, avec des tracts politiques jonchant les trottoirs, d'autres tracts collés sur les murs de l'université (même sur les vitres), des voitures garées n'importe où :sur les trottoirs , sur les pelouses. Un beau capharnaüm ! - Dimanche 10 janvier à 13h22
- Signaler au modérateurRépondre
- pinkpantherevolt (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- facs of life
- le 15 juin 2009 à 20.30 au Cinéma Espace 1789 Saint-Ouen
40 ns de Paris 8 Vincennes - Saint-Denis
projection en avant-première de la sélection officielle du FIDMARSEILLE 2009
FACS OF LIFE
un film de Silvia Maglioni & Graeme Thomson
entre GILLES DELEUZE & SES ÉLÈVES
(www.facsoflife.wordpress.com)
Le film sera présenté par Jean-Paul Fargier
La projection sera suivie d'un cocktail
40 ans de Paris 8 Vincennes - Saint-Denis
RÉSERVATIONS : 01.40115023 ou service.communication@univ-paris8.fr - Vendredi 12 juin à 15h07
- Signaler au modérateurRépondre
- triplettes (0)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Vincennes
- Je me suis retrouvée à Vincennes par hasard....Je venais de ma campagne..10 ans en 68 et loin de Paris....Je savais le boulot que je désirais : bibliothécaire pour enfants. donc je me suis dis licence cela va de soi mais il se trouvait qu'à Paris 8 il y avait un département d'animation socio culturelle. cela tombait bien.
Mais le hasard a bien fait : car pour moi Vincennes entre 77 et 82 fut pour moi un espace de découvertes, de liberté, d'entendre des gens qui s'appelaient Deleuze, Châtelet, mais aussi Janvier, Meschonnic, Deguy, de découvrir la littérature anciennce avec Bernard Cerquigligni, Duras , Artaud....et j'en passe. je me baladais entre UV, départements, et puis des expériences inoubliables tels que certains cours avec Michèle Kokkossovski qui me fit découvrir le sacre du printemps de Stravinski mais aussi la possibilité que j'avais de créer sur de la musique
Bref Vincennes espace de richesse, sans examen, mais avec des mémoires et qui m'a laissée je crois un gout du savoir de l'apprendre absolument magique....
Aujourd'hui encore je suis Vincennoise...
C'était aussi un sacré mélange de gens venus d'un peu partout d'ages, de milieux divers des cours qui commencaient à 9 heures le matin et se terminaient à 22 heures. - Lundi 11 mai à 15h42
- Signaler au modérateurRépondre
- ecosse (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- 20 ans...
- "J'avais 20 ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie." Nizan.
1981, 19 ans, j'arrive à Paris, fac de ciné, Paris VIII à St Denis.
Ah bon ? On choisit ses cours ? Génial mais, euh... comment on choisit ?
T'es libre, Coco, profites-en !
Ah bon ? Les première année sont dans le même cours que les dernière année ? Génial mais, euh... qu'est-ce qui dit, là, le prof ?
Ça t'ouvre, ça te tire vers le haut, Coco, profites-en !
Moi, je coule. Dès le mardi soir, je craque, panique, j'appelle un pote, musique, Pack-Man, rue St Denis, Pigalle, nuits blanches... Une fois par semaine, pendant 3 jours, toutes les semaines, pas un rond.
Mais à la fin de l'année, j'ai mes U V. Forcément, y a qu'à demander.
Et l'année d'après, ça recommence. Et puis, j'arrive à dire "Stop!". Le poids de la culpabilité, sans doute.
A la fin, des 200 inscrits en première année, on est à peu près 4 à passer le D E A... Les étudiants eux-mêmes font pression pour avoir des cours structurés, des diplômes reconnus,... Bref, un cadre (oh, le gros mot!) pour pouvoir travailler, avancer, arrêter de tourner en rond.
Et déjà les nostalgiques du "Vincennes de la grande époque", anciens combattants déjà ringards accrochés à leurs certitudes, qui se gaussent, croyant se grandir...
On a beau pas être de droite, c'est pas une raison pour tourner le dos au bon sens. - Mardi 10 février à 09h37
- Signaler au modérateurRépondre
- dodcoquelicot (1804)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Quintuplés.
- Je me suis retrouvé volontairement sur la cendrée, direction le plateau de gravelle, rer B puis le bus des turfistes ( d'un silence de mort en rentrant ! impressionnant ! ) , afin d'y faire mes classes au petit trot. Ourasi, mon dieu, mon maître et son directeur de Thèse Homéric... J'en hennis encore.
Autrement j' y ai habité - plus côté Montreuil - chez un ferrailleur ; bien après j'y retournais faire ma psychothérapie obligée ( allez faire aimer dela disco à un rocker ?! ) ... Vincennes n'est pas Paris, le trot n'est pas le galop, et l'argent fait le bonheur ! - Lundi 11 mai à 17h57
- Signaler au modérateurRépondre
- sirius44 (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Socio à Vincennes
- J'ai été étudiant à Vincennes en Sociologie. J'arrivais de province où j'avais suivi la première année. j'avais donc une première expérience d'une Université. A Vincennes, à cette époque, il n'y avait pas de cursus obligatoire. Chacun construisait le sien. En début d'année, nous allions assister aux premiers cours avant de s'inscrire. J'ai pu ainsi mieux connaître le contenu des cours avant de m'engager sur un intitulé ou sur le nom de l'enseignant. Il y avait un nombre maximum de cours que nous pouvions suivre et je me souviens que j'ai suivi, chaque année, un nombre de cours supérieur à ce maximum. Je n'ai pas pu faire tout valider. A vrai dire ça m'était égal ! Il y avait une telle athmosphère qui favorisait le travail intellectuel que nous travaillons beaucoup. La journée, le soir c'était une aventure intellectuelle passionnantes. Je me souviens d'une diversité de cours étonnante dans des perspectives qui encourageaient la confrontation des écoles de pensée. J'ai suivi les cours de Daniel Defert, Jacques Donzelot, Briand, Chapoulie, Peretz. Je me souviens du cours éblouissant de Maria Antonietta Macciocchi sur Gramsci où elle faisait venir de nombreuses personnalités qui venaient présenter leurs recherches. Je me souviens de Nicos Poulantzas, le cinéaste Pier Paolo Pasolini et de nombreux autres. Les années Vincennes ont été pour moi un émerveillement et un étonnement permanent.
Alors oui, il y avait l'apparent désordre extérieur. Mais peut-on parler de "foutoir" quand on pouvait rencontrer la richesse de l'enseignement de Gilles Deleuze, de Georges Lapassade et de tant d'autres ! Si on ne voit que le marchand de frites, le bouquiniste qui vendait à la sauvette et les slogans qui fleurissaient sur les murs, alors on a rien vu. C'est dommage. Si on a voulu n'être que touriste intellectuel - après tout pourquoi pas, il n'est pas interdit d'être dillettant - il faut quand même assumer en s'intéressant aux idées pour les travailler.
Vincennes c'était d'abord ça : un voyage, une expérience intellectuelle qui pouvait vous transformer. - Lundi 02 février à 23h22
- Signaler au modérateurRépondre
- foisette (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- En 69 j'y étais
- Vincennes...
Quand j'ai vu dans Libé, Vincennes vous y étiez..
J'ai eu envie d'en parler.. car j'y étais à sa création.. Je venais de ma province, j'étais amoureuse et voulais absolument être à Paris.. Je ne savais que faire, bac en poche, 68 tout à l'oral.. j'étais amoureuse, inculte, sans aucun bagage politique... Je voulais être journaliste. Je me suis inscriste à l'école des Langues Orientales pour apprendre le chinois, persuadant papa qu'une langue étrangère particulière était importante pour ma formation. Et puis 68 oblige, remaniement, les Langues Orientales ,par manque de locaux, redistribue les départements de Grandes Langues: Chinois, Arabe vers les facs. Et j'atterris à Vincennes. Et là il fallait choisir une dominante,une sous-dominante..
Nous n'étions pas très informés. Tout nous intéressait. Et je ne sais pourquoi je ne me sentais pas de faire une dominante chinois. Alors j'ai choisi: dominante droit, sous-dominante économie, 2UV de chinois 1UV relations internationales en histoire... n'importe quoi? Comme j'étais toujours amoureuse et qu'il était en médecine, je me suis inscrite à l'interim! Et là Vincennes, ce fut super. J'étais salariée, boulot 40h, cours le soir (19h/22h) avec des gens mûrs, tous salariés qui me maternaient, me payaient des sandwiches en fin de mois et avec qui les discussions étaient passionnantes. Les débuts à Vincennes furent difficiles car nombre de profs, surtout en droit, ne voulaient pas changer leurs habitudes de cours magistraux..
Je me souviens d'un prof de droit qui se disait copain d'Edgar Faure et qui devait arranger tout mais qui s'est barré en douce, qu'on n'a jamais revu et qui était toujours payé pour sa chaire pendant trois ans.. (c'est dommage que je ne rappelle plus de son nom, cet enfoiré!)..
Je me souviens d'un prof de droit du travail debout sur une table, qui s'excusait d'être obligé de travailler parce qu'il avait cinq enfants, devant un public d'étudiants qui lui clamaient « fais ton auto-critique..)
Je me souviens d'une AG en amphi où tous les étudiants avaient le poing tendu.. les CRS ont investi l'amphi (moi par peur j'avais fui)et tous les étudiants se sont retrouvés à Beaujon.
Je me souviens d'une manif (pour les bourses) sur les grands boulevards où un CRS s'st arrêté près de moi, étalée sur le trottoir, car je n'avais pas de baskets..
Je me souviens! Je me souviens!
De nombreux départements avaient de super profs, mais en droit on n'avait plus que des assistants, les profs avaient fuit..
En économie on ne faisait que la critique du système capitaliste!!
Donc certains, prudents, au bout d'un an, avaient demandé leur mutation dans d'autres facs..Bien leur a pris. Mais j'étais salariée, j'aimais l'ambiance de Vincennes.. et au bout de trois ans, avec une licence de sciences juridiques ( le département n'ayant pas été reconnu :les grands professeurs de droit de Paris ne voulaient pas d'un embryon à Vincennes..) on m'a donné l'équivalence d' une année.. je dus reprendre ma licence en deuxième année et cela a été dur pour mon moral.
Je me souviens!Je me souviens!
Je ne regrette pas cette partie de ma vie et même je suis désolée pour ceux qui m'ont suivie..C'était super l'ambiance solidaire de Vincennes
Françoise - Lundi 02 février à 19h46
- Signaler au modérateurRépondre
- jacques421 (417)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- SI VOUS AVEZ EU LE BAC EN 1968
- Puis dans la foulée êtes allé étudier à l'Université de Vincennes , vous avez un cursus de 'rêve' !
- Dimanche 10 janvier à 13h28
- Signaler au modérateurRépondre
- alaind (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Etudier sans entraves
- Après le collège à Colombes, le lycée à Chaptal, une rencontre magique avec une jeune prof d'allemand, Brigitte, m'amena à laisser tomber mes projets d'études d'ingénieur en astronautique à Toulouse pour me lancer dans une licence d'allemand à Vincennes.
Merci Brigitte, tu m'as évité de finir avec une cirrhose à Kourou... et fait découvrir un monde d'utopie au quotidien. Pendant cinq ans, de 1972 à 1977, Vincennes, c'était chez moi. L'espace finalement, loin de l'univers étriqué de ma chambre de HLM. Une apesanteur humaine, à fleur de pâquerettes.
Deux heures de transport en commun depuis Colombes : le train vert de gris jusqu'à la gare Saint Lazare, le métro avec changement jusqu'à Vincennes, le bus puis la marche à pied dans le bois. Revenir de Vincennes après le cours qui finissait à 22h ou revenir de Reims où j'étais amoureux en prenant le train de 21h m'amenait à Colombes à une heure identique... je pense que avoir raté quelques cours du soir...
En 1972, les portes des chiottes ne fermaient déjà plus, le souk était là. Les merguez brûlées à la flamme, à peine cuites, remplaçaient un restau U un peu glauque. Et très vite, ces mille rencontres, et la liberté de choisir. En plus de l'allemand, la psycho de l'enfant, les lettres, l'histoire, Madeleine Reberioux, la socio et les cours de Christiane Dufrancatel sur le féminisme, homme regardé un peu de travers mais finalement accepté, cette grande tolérance démocratique, où tout passait par la parole, même lors d'une occupation du bureau de Merlin, un matin de nuit Berlin-Paris en 1976.
Cette liberté là. Cet espace là. Apprendre sans entrave. Vivre l'exceptionnel, les premières affiches qui annoncent le projet libé, le numéro zéro sur les panneaux. L'allemand, le breton, le polonais. Portes ouvertes.
En fin de première année, un concours, les IPES. Nous étions 11 pour 10 places... Pauvre Didier. Mes parents avaient fini de payer mes études, j'étais indépendant, payé pour étudier, avec des obligations pour dans un siècle, enfin dans cinq ans...
Parler. Défiler. Découvrir. Soutenir. Les palestiniens, les travailleurs, les prisonniers politiques allemands. Les cris et les pleurs de septembre 1973, le plomb sur Santiago, un semestre à Marburg qui me permet de boucler tous les cours d'allemand en 3 trimestres. Résultat, un an plus tard, préparation du CAPES, je ne parle plus allemand, j'ai fait tellement d'autres choses. Alors l'institut Goethe d'Iserlohn m'aidera à reprendre pied.
Suzanne, mystérieuse et droite suisse. Aline, alerte champenoise et les aventures de son tchèque préféré. Une violoniste comme il faut, venue en voisine, des heures à papoter, elle ne restera pas. Je la retrouverai un soir de concert dans le château de M. de Sade, sur un pan de Lubéron. Et Pascale, normande retricoteuse de monde, qui me présente son Luc, taille-doucier. Je découvrirai aussi le Marais, faire les carreaux avant les IPES, l'atelier de taille-douce. A des années lumières de ma banlieue, un monde d'artistes qui n'étaient pas encore bobo. Imprimer des Dali déjà signés. Mourir devant la beauté d'une gravure de Bouillon. Luc qui enveloppe mes poèmes. Amour des villes, amour des champs.
Si quelqu'un sait où est Pascale, écrire au journal...
Et cette affiche dans le souk, lendemain d'incendie de collège allumette, Pailleron. Mouvement de libération de l'école. Ta gueule Fouchet, ta gueule Fontanet! Pour faire oublier que vous avez construit des merdes, pourvu qu'elles rapportent de l'argent, vous êtes prêts à mettre au bagne des enfants de 13 ans. Nous ne le permettrons pas! Libérons l'école.
Marron et blanc, impression en sérigraphie. Elle est toujours près de moi, me donnant de la force quand j'ai fréquenté plus tard des salles de profs.
Et ce soir de lutte contre le DEUG, une grève qui ne finissait pas, nous voilà 150 dans le métro, à suivre un chevelu romantique et enflammé qui nous emmenait on ne sait où. Pas de portable en 75, pas de caméra de surveillance. Intraçables, enfin presque. On change très vite de ligne, plein de fois. Et on déboule à Arts et Métiers. Là l'objectif est annoncé: coincer Giscard, qui petit-foure avec les ingénieurs du CNAM. Entrée théatrale, M. le Président a eu le temps de sortir par une autre porte. Les ingénieurs nous accueillent, nous nourrissent, discutent. Autour du bâtiment, les vengeurs casqués. Et les ingénieurs du CNAM qui font une chaîne humaine jusqu'au métro pour nous laisser partir sans craindre la vindicte matraquomane...
Ces après-midi dans les cours opaques, fumée de gauloise obligatoire (et je ne fume toujours pas!). Un cheval a eu une UV, une idée taquine d'un enseignant d'anglais. Ces pelouses au soleil, où le monde pouvait être refait.
Et Klaus Croissant qui se réfugie en France. Chez une enseignante qui habite à Passy, un flic sonne : Klaus est là ? Devant chez Brigitte, un civil lit son journal à l'envers. Chez moi, c'est rond de diamant dans la vitre, et cambriolage en règle, ou presque: un billet de 200 F qui était sur la table est toujours là. Croissant est finalement retrouvé chez Gattari, avant de finir à la Stasi.
Vincennes, des années sans murs. J'en ai trouvé depuis. Je me suis bien cogné dedans, on ne m'a pas appris à les reconnaître à temps. Brigitte est morte, elle a fait son chemin de la Tchéquie à la Provence, elle repose là-bas. Pascale est où ?
Ces livres que je trimballe de déménagement en déménagement. Bewaffneter Kampf, Rote Armee Fraktion, Bambule d'Ulrike Meinhof, Coïre, un numéro de Recherches qui ne pourrait plus sortir aujourd'hui. Et tout Handke.
Quitté l'EducNat, où un secrétaire général de rectorat m'a ressorti la monarchie de Juillet pour me reprocher de chercher à créer des emplois, avec ma petite équipe de corsaires de l'informatique pédagogique. Essayé les tribunaux de commerce, été liquidé. Retrouvé le plaisir de l'odeur de soupe dans les escaliers des HLM. De nouveau sauvé des zigzags de la cirrhose, nantaise cette fois, par une Françoise, finistérienne droite.
Aujourd'hui j'aime. Vincennes était au début de la richesse de ma vie. Et c'est pas fini! - Dimanche 01 février à 19h16
- Signaler au modérateurRépondre
- didgig (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- LE BOA DE VINCENNES
- LE BOA DE VINCENNES, ça dit quelque chose à quelqu’un ici ? Groupe d’intervention et happenings créé au Département Musique autour des années 75… (j’y ai conclu ma Licence en 76). Les mentors : Davorin Jagodic e Giuseppe Englert… Quelques aventures en « off » avec Horatiu Radulescu… Ceux qui en étaient et qui me lisent, faites-moi un petit bonjour, j’ai oublié les noms mais je me souviens de (presque) tout le monde !
- Vendredi 30 janvier à 14h28
- Signaler au modérateurRépondre
- scenarandco (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Un film sur la fac de Vincennes
- De 1978 jusqu'aux bulldozers d'Août 80 qui ont rasé le site puis de nouveau jusqu'en 84 à St Denis, nous, étudiants en cinéma, avons filmé la lutte des étudiants, salariés ou non salariés, bacheliers ou non bacheliers, ainsi que les actions des personnels et enseignants contre la menace du démantèlement de Vincennes.
Nous avons compilés depuis mai 68, les documents tournés par les uns et les autres : conférences des Psdts avec Frioux, Beaud, Merlin, Droz... Actions de l'Association "Vincennes à Vincennes !", séquestration de Merlin... Hallali des médias aux ordres... Témoignages de Georges Lapassade, Pierre Merlin, Madeleine Réberioux, François Chatelet...
Nos tables de montage ont été "transférées" à l'aide de pelles mécaniques dans des bennes de camions de chantier et nous avons trouvé refuge auprès d'une production militante ISKRA qui a donné au film sa forme actuelle : 93 minutes divisées en 3 parties : "Le Pouvoir à la base", "La confiscation du pouvoir", "Le pouvoir des images".
à chaque "commémoration" on ressort le film d'un étudiant de l'IDHEC, Jean-Michel Carré, alors que notre témoignage des Vincennois filmés par des Vincennois passe toujours à la trappe = ?????
Le film s'appelle "Les Murs et la Parole", vous vous y verrez peut-être...
Le lien avec le site du diffuseur est ici :
http://www.iskra.fr/front_office/fiche.php?vMenu=titre&vRubrique=catalogue&vIDfilm=92 - Jeudi 29 janvier à 12h24
- Signaler au modérateurRépondre
- grobojo (44)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Vincennes
- J'ai fait des études très poussées puisque stoppées à Bac - 4 !
Dans la vie courante, ce n'est pas très gênant mais sur le plan psychologique ça entraîne de sacrés complexes de n'être pas bachelier.
Bien entendu, je ne parle que pour moi. Un jour, ma nana de l'époque, mon épouse d'aujourd'hui, ( Bac + 5 ) me dit:
"Une fac va être ouverte à Vincennes pour les non-bacheliers!"
Et c'est ainsi, qu'à l'âge respectable (à l'époque ) de 46 ans, je me suis
retrouvé à Vincennes, trois à quatre fois par semaine de 1969 à1973.
J'ai inauguré Vincennes le premier soir de l'ouverture; jamais je n'ai oublié la joie que j'ai ressenti "d'entrer à l'Université".
Et l'étonnement en plus: à la pause, à 20 h.30 je me retrouvais à la cafet à dîner d'une pomme et à boire une bière en me demandant ce que je foutais là alors qu'un bon dîne m'attendait chez moi. Les dîners se sont succédés et je traîne toujours la cafet de Vincennes avec moi.
En 1969, les locaux étaient flambant neufs, les postes de téléphone (pas encore la plaie du portable en 1969!)marchaient, mais oui, les portes des chiottes fermaient! Et les étudiants...
Tous les âges, toutes les classes sociales, tous les niveaux...
Et moi, et moi, et moi...
J'y ai passé quatre années magiques, rencontré des gens incroyables, découvert des profs prodigieux comme Jacques Hassoun, Tomkievwicz,
Tiberghien! Bref, j'ai fait psycho!
J'ai eu mes 25 UV (La licence exigeait un cursus de 30) et j'ai arrêté car
pour obtenir le C2 (certif. de psycho physio) il fallait aller à Paris VI
et manipuler des bestioles du style cobaye dans des cages de Skinner.
Très peu pour moi.
Vincennes... La nostalgie...
Et, parce qu'il était interdit d'interdire, peu à peu le laissez aller à envahi
la fac! Le souk s'est installé, a grandi, a tout bouffé!
C'était Vincennes!
Salut les anciens ! - Mardi 27 janvier à 11h59
- Signaler au modérateurRépondre
- black_hole (3644)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Salut l'ancien
- Fallait surtout pas rater ça.
Moi non plus, no bac. - Mardi 27 janvier à 19h57
- Signaler au modérateurRépondre
- dayvay (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Fame !
- Arrivé en déboulade à Saint-Denis en 95, j'ai tout à coup eu l'impression d'être plongé dans Fame ! Si, si ! En beaucoup mieux et en moins gnan-gnan je vous rassure.
- Lundi 26 janvier à 13h18
- Signaler au modérateurRépondre
- xylova (68)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Merci
- à l'esprit de Vincennes qui souffle encore à Saint Denis. Il me permet à 50 ans passés d'être actuellement étudiante en Sciences de l'Education en licence. C'est vrai, la fac est moche, mais elle me plait comme cela. La bibliothèque est un trésor. L'agitation, les AG, les espoirs y sont toujours présents chez les jeunes étudiants et pour moi, c'est inestimable.
- Dimanche 25 janvier à 22h34
- Signaler au modérateurRépondre
- otto (354)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Question
- Quelqu'un pourrait nous en dire plus sur la photo qui illustre ce sujet ? Merci.
- Dimanche 25 janvier à 08h47
- Signaler au modérateurRépondre
- josette (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Etudiante à Vincennes de 1970 à 1976
- Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais Vincennes a changé ma vie ! Fille d'ouvrier de Renault Billancourt, j'ai arrêté le Cours Complémentaire en 3è, à 14 ans, un an d'école de sténo-dactylo, et à 15 ans les 9 heures quotidiennes de boulot dans le milieu étouffant des employées de bureau. Quatre années ont suffi (et Mai 68 en prime) pour me faire attraper un sac à dos, lever le pouce et partir deux ans en voyage. Mais il y a eu le retour et que faire alors ? Vincennes venait d'ouvrir, on y acceptait les non bacheliers ayant travaillé plusieurs années. Une porte s'ouvre sur un autre monde, et quel monde ! Le savoir certes, mais aussi les idées, les débats, la politique, les profs et étudiants étrangers. J'avoue pourtant que le début de la première année en 70-71, (j'avais repris un boulot de secrétariat 9 heures par jour, et je n'allais à la fac qu'aux cours de 19 à 22 heures, après le métro et la navette de bus du château à la fac), a été un peu un choc : côtoyer les "vrais" étudiants qui parlaient un autre langage, me faire remettre à ma place (à juste titre) par un prof après un exposé pour avoir manqué de sens critique, débarquer le soir après la journée de travail et trouver les cours remplacés par une AG ... Mais très vite l'effervescence et le bouillonnement de Vincennes m'ont fait rentrer dans les rangs des "vrais" étudiants et militants de la fac.
Etudiante en histoire, des profs m'ont marquée : M. Rébérioux, J. Bruhat, C. Mossé, J. Devisse, J-L Flandrin, P. Sorlin ... les uns par leur savoir, les autres par leur pédagogie, d'autres par leur sens de la relation humaine.
Après ma maitrise, j'ai décidé de passer le Capes et l'Agrégation. Vincennes était mal vue du jury des concours en général, mais lorsque ce jury a appris qu'une non bachelière était admise à l'oral de l'agreg, ce n'est sans doute pas par hasard qu'il fit de moi la première recalée ! Un certain professeur d'histoire moderne, bien connu pour son appartenance à l'Action Française, m'a royalement octroyé un demi sur 20 pour un exposé, qui, bien que pas très brillant, je l'avoue,sur la question hors programme, valait quand même bien sans doute le un sur vingt qui m'aurait permis d'être agrégée ... Au moment de la proclamation des résultats, il n'a su que me reprocher de n'avoir pas mentionné que "Philippe IV d'Espagne était homosexuel bien qu'ayant eu de nombreuses maitresses "...
J'ai quand même eu le Capes et enseigné avec beaucoup de bonheur. Et pour en revenir au début de ce texte, qu'aurais-je fait de ma petite vie si Vincennes n'avait pas existé ? - Samedi 24 janvier à 17h27
- Signaler au modérateurRépondre
- black_hole (3644)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Auitodidacte!
- Bah, chère Josette, quand on a un diplôme de la fac de Vincennes... l'agrégation... c'est aller à reculons. Par contre, sorti de nos frontières, quel magnifique coup de tampon!
Kek années plus tard j'ai voulu faire comme vous, on a pas voulu m'inscrire sous prétexte que j'en avais pas besoin... et que c'était pas de mon niveau..! et que si j'étais pas parti, y a longtemps que j'aurai pu ^tre bla bla... planqué bien au chaud.
Traitre à la patrie, je suis donc reparti.
Et le coup de tampon Université de Vincennes Paris VIII, y a pas si longtemps encore y valait bien deux recommandations sur les trois pour se caser dans kek U des u.s. ou ailleurs.
S'inscrire au capes c'était un bon truc pour avoir un poste... sinon... vaut mieux avoir un C.A.P. de tailleur de pierre... (un des métiers nobles des bâtisseurs de cathédrales).
Les diplômés de Vincennes, c'était la hantise des rectorats, des révolutionnaires qui allaient intoxiquer les élèves avec des trucs post 68tards comme enseigner l'anglais avec les Beattles. Il est fou ce type, vous vous rendez compte, y vient en classe avec un guitare et y chante Bob Dylan avec les élèves. - Lundi 26 janvier à 12h28
- Signaler au modérateurRépondre
- eduardo7 (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- UN LATINOAMERICAIN A VINCENNES
- Eduardo García Aguilar
A mon cher frère de Tozeur, le poète Zouzi Chebbi
Este enero se cumplen 40 años de la fundación en París de la Universidad de Vincennes, experimento cultural subversivo surgido del movimiento de mayo de 1968, que fue un hito para la cultura francesa de la segunda mitad del siglo XX y reunió en su seno, bajo la orientación de Michel Foucault, Gilles Deleuze y François Châtelet, entre otros, a la pléyade de la contracultura francesa de su tiempo.
Fue tal el éxito autogestionario y popular que se dio en sus aulas situadas en medio del bosque de Vincennes, junto a un zoológico, que la derecha, presa de pánico, la mandó demoler tres lustros después para que no quedara piedra sobre piedra y las futuras generaciones no supieran jamás que había existido una Sodoma y Gomorra del pensamiento y el saber alternativos.
Todas las calumnias abundaban en la prensa reaccionaria del momento, a la cabeza de la cual figuraba el ultraderechista libelo pro-fascista Minute, que acusaba al lugar de ser antro sexual donde los profesores daban clase a estudiantes desnudos que hacían el amor en las aulas, ser un centro de tráfico de drogas y para so del hachís magrebí, además de cueva de Alí Babá receptora de negros, asiáticos, « terroristas » italianos y alemanes, sudamericanos, rusos y árabes depravados, melenudos y sucios.
Como yo venía desde Bogotá en 1974 tocado por las enseñanzas de los profesores de la Universidad Nacional, pude calibrar con sus méritos y defectos el experimento de Vincennes (Paris 8) sin estar obnubilado. Escuchar durante horas a Châtelet, Deleuze y Guattari, ver a Jacques Lacan de negro con su maletín, participar en las más descabelladas discusiones después del cous-cous para salvar a los países de la periferia, observar el agite de los estudiantes de cine cuando anunciaban la llegada de Pier Paolo Pasolini, discutir sin trabas sobre los horrores de los totalitarismos soviético, camboyano, cubano y chino y tener ecos de todas las ideas posibles, me fortaleció en la convicción de que hay que defender a toda costa la laicidad, la libertad y la tolerancia. En ese ambiente obtuve mi diploma de Economía Política, subdominante filosofia.
Todo eso ocurría ahí en el mercado persa que los estudiantes instalaron en los corredores y patios de la Universidad. Entre el olor de chorizos magrebíes y el tamborileo de las músicas africanas, unos 30.000 estudiantes acudíamos entusiastas a pasar el día en ese universo donde se discutía sin cesar hasta altas horas de la noche sobre la guerra de Vietnam, el surrealismo, el feminismo, el hombre unidimensional, el Antiedipo, el judaísmo y el islamismo, el psicoanálisis, la belleza del mestizaje y el desarrollo desigual.
En el Centro de Información para América Latina (CIAL) donde yo trabajaba a cambio de una pequeña beca que me consiguió el uruguayo Sergio Cajarville, vi llegar a exiliados brasileños y del Cono Sur, que hallaron refugio en Vincennes sin imaginar que un día habría un presidente negro en Estados Unidos y que Evo Morales, Lula da Silva y Hugo Chávez gobernarían en Bolivia, Brasil y Venezuela. Ahí publicábamos libros y revistas y dabamos ánimo al espíritu latinoamericano al lado de nuestros amigos arabes, asiáticos, franceses y africanos. Fueron años extraordinarios de mi vida y fundamentales para mi formación humana, intelectual y literaria.
El experimento contó con el apoyo, entre oros muchos, de Noam Chomsky, Mario Soares, Jean François Lyotard, Herbert Marcuse, Roland Barthes, Michel Butor, Maria Antonieta Macciocchi, Hélène Cixous. Entre los profesores figuraban Henri Meschonnic, Georges Lapassade, Samir Amin, Nicos Poulantzas, René Scherer, Guy Hocqhenghem, Michel Beaud, Pierre Vidal-Naquet, Jean Pierre Balp, Madeleine Rébérioux, Nikos Dimadis, Zouzi Chebbi. Entre los latinoamericanos estaban Rubén Barreiro Saguier, Alfredo Bryc e, Saúl Yurkievitch, Sergio Cajarville, Miguel Rojas Mix. Luchaban todos ellos contra el racismo y la intolerancia y sus sueños y su lucha por la libertad no fueron en vano. Esos nombres están vivos. Vincennes, la del bosque, sigue viva.
* Eduardo García Aguilar. Ecrivain colombien. Etudiant a Vincennes de 1974 a 1979. - Vendredi 23 janvier à 13h00
- Signaler au modérateurRépondre
- black_hole (3644)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Ola, como va?
- no habla espanol mais j'ai à peu près comprende el tutti quanti!
Je n'oublierai jamias le vendeur de journaux qui criait dans les couloirs
Liverationne, liberacionne, liberationne!!! - Lundi 26 janvier à 12h45
- Signaler au modérateurRépondre
- eduardo7 (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- UN LATINOAMERICAIN A VINCENNES
- UN LATINOAMERICAIN A VINCENNES
Eduardo García Aguilar
Este enero se cumplen 40 años de la fundación en París de la Universidad de Vincennes, experimento cultural subversivo surgido del movimiento de mayo de 1968, que fue un hito para la cultura francesa de la segunda mitad del siglo XX y reunió en su seno, bajo la orientación de Michel Foucault, Gilles Deleuze y François Châtelet, entre otros, a la pléyade de la contracultura francesa de su tiempo.
Fue tal el éxito autogestionario y popular que se dio en sus aulas situadas en medio del bosque de Vincennes, junto a un zoológico, que la derecha, presa de pánico, la mandó demoler tres lustros después para que no quedara piedra sobre piedra y las futuras generaciones no supieran jamás que había existido una Sodoma y Gomorra del pensamiento y el saber alternativos.
Todas las calumnias se explayaban en la prensa reaccionaria del momento, a la cabeza de la cual figuraba el ultraderechista libelo pro-fascista Minute, que acusaba al lugar de ser antro sexual donde los profesores daban clase a estudiantes desnudos que hacían el amor en las aulas, ser un centro de tráfico de drogas y paraíso del hachís magrebí, además de cueva de Alí Babá receptora de negros, asiáticos, « terroristas » italianos y alemanes, sudamericanos, rusos y árabes depravados, melenudos y sucios.
Como yo venía desde Bogotá en 1974 tocado por las enseñanzas de los profesores de la Universidad Nacional, pude calibrar con sus méritos y defectos el experimento de Vincennes (Paris 8) sin estar obnubilado. Escuchar durante horas a Châtelet, Deleuze y Guattari, ver a Jacques Lacan de negro con su maletín, participar en las más descabelladas discusiones después del cous-cous para salvar a los países de la periferia, observar el agite de los estudiantes de cine cuando anunciaban la llegada de Pier Paolo Pasolini, discutir sin trabas sobre los horrores de los totalitarismos soviético, camboyano, cubano y chino y tener ecos de todas las ideas posibles, me fortaleció en la convicción de que hay que defender a toda costa la laicidad, la libertad y la tolerancia. sobre todo en mi país, gobernado ahora por un camandulero En ese ambiente obtuve mi diploma de Economía Política, subdominante filosofia.
Todo eso ocurría ahí en el mercado persa que los estudiantes instalaron en los corredores y patios de la Universidad. Entre el olor de chorizos magrebíes y el tamborileo de las músicas africanas, unos 30.000 estudiantes acudíamos entusiastas a pasar el día en ese universo donde se discutía sin cesar hasta altas horas de la noche sobre la guerra de Vietnam, el surrealismo, el hombre unidimensional, el Antiedipo, el judaísmo y el islamismo, el psicoanálisis, la belleza del mestizaje y el desarrollo desigual.
En el Centro de Información para América Latina (CIAL) donde yo trabajaba a cambio de una pequeña beca que me consiguió el uruguayo Sergio Cajarville, vi llegar a exiliados brasileños y conosureños, que hallaron refugio en Vincennes sin imaginar que un día habría un presidente negro en Estados Unidos y que Evo Morales, Lula da Silva y Hugo Chávez gobernarían en Bolivia. Ahí publicábamos libros y revistas y dabamos ánimo al espíritu latinoamericano al lado de nuestros amigos arabes, asiáticosm franceses y africanos. Fueron años extraordinarios de mi vida.
El experimento contó con el apoyo, entre oros muchos, de Noam Chomsky, Mario Soares, Jean François Lyotard, Herbert Marcuse, Michel Butor, Maria Antonieta Macciocchi, Hélène Cixous. Entre los profesores figuraban Henri Meschonnic, Georges Lapassade, Samir Amin, Nicos Poulantzas, René Scherer, Michel Beaud, Pierre Vidal-Naquet, Jean Pierre Balpm Nikos Dimadis, Zouzi Chebbi. Entre los latinoamericanos estaban Rubén Barreiro Saguier, Alfredo Bryce, Saúl Yurkievitch, Sergio Cajarville, Miguel Rojas Mix. Luchaban todos ellos contra el racismo y la intolerancia y sus sueños y su lucha por la libertad no fueron en vano. Esos nombres están vivos. Vincennes, la del bosque, sigue viva.
* Eduardo García Aguilar. Ecrivain colombien residant a Paris. Etudiant a Vincennes de 1974 a 1979.
******* - Vendredi 23 janvier à 10h46
- Signaler au modérateurRépondre
- simon34 (95)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- modeste témoignage
- J’ai fréquenté la faculté de Vincennes durant quelques mois en 1975. Mes motivations étaient liées à plusieurs facteurs : En pleine mutation professionnelle, l’acquisition d’outils professionnels appropriés devenait nécessaire. N’étant pas bachelier, je restais frustré d’études supérieures. Enfin, profondément marqué par les événements de 1968 auxquels j’avais participé de façon active, il me semblait que Vincennes en était à la fois l’enfant et le prolongement logique.
Je n’ai pas souvenance exacte du département dans lequel j’étais inscrit ; je crois que c’était « sciences de l’éducation ».
A l’époque, Vincennes était un lieu extraordinaire éclatant de vie, fourmillant d’idées, disposant d’une étonnante organisation autogestionnaire sur le plan social : crèche, maternelle… Entrer dans son espace, c’était aller à la rencontre d’une foule hétéroclite d’étudiants, de salariés, de profs, de personnes les plus diverses venues là par curiosité ou appétence, de marchands de merguez, de distributeurs de tracts. C’était aussi se donner la possibilité de réfléchir au cours d’innombrables forums, débats, manifestations spontanées, dehors, dedans, n’importe… le droit d’expression était porté à son optimum. Les murs, les portes vitrées des bâtiments étaient couverts d’affiches. Il me reste en image la pauvreté du matériel : des salles bondées manquant de chaises et de tables que nous étions obligés de piquer dans d’autres salles au détriment des étudiants suivants obligés à leur tour de dépouiller d’autres classes. Sauf erreur, la faculté était prévue pour 7 ou 8000 personnes. Nous étions plus de 10 000. Mais quelle qualité d’enseignement ! Par delà l’aspect folklorique premier, pour la plupart des étudiants, Vincennes, c’était la soif d’apprendre, l’espoir pour beaucoup de travailleurs d’accéder à un savoir voire à un statut réservé jusque là à l’élite. C’est dire qu’au contraire de ce qui a été dit, notamment dans les médias de l’époque, l’ambiance était studieuse de jour comme de nuit. N’oublions pas, en effet, que l’université était conçue pour tous et que beaucoup de cours avaient lieu le soir.
Je n’ai pu aller au-delà de quelques mois pour des raisons personnelles. Mais cette période a été déterminante dans la façon dont j’ai conduit ma carrière. C’est peut-être grâce à elle que j’ai repris d’autres études par la suite et que finalement, jusqu’à ma retraite, je n’ai jamais cessé d’en reprendre… - Mardi 20 janvier à 18h27
- Signaler au modérateurRépondre
- maud (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Secrétaire général en Paris 8
- La Présidente de Paris 8, Madame Irène Sogologorsky, me recruta en 1994 après le départ précipité de mon prédécesseur. La Présidente était une spécialiste de la littérature soviétique et elle m’indiqua que le programme s'était terminé avec la chute du mur de Berlin... Lorsque je quittai mes fonctions 5 ans plus tard, elle me confia qu'elle avait hésité à m’embaucher car j'avais commis une faute d'orthographe dans ma lettre de candidature. La Présidente était une très belle femme, d'une autorité naturelle et souriante et d'une élégance rare en milieu universitaire... Elle travaillait dix heures par jour sans difficulté et ses mèches rousses témoignaient d'une fantaisie plaisante...
Lorsque je pris mes fonctions, l'ancien Président Claude Frioux, son compagnon, me souhaita une bonne exploration dans le ventre de la baleine qu'était Paris 8 Vincennes à St Denis. Cette double localisation, complétée par une adresse rue de la liberté à St Denis, désorientait les visiteurs mais elle témoignait de l'histoire mouvementée de cette institution.
J'eus beaucoup de peine à convaincre l'agent comptable à changer la voiture de fonction qui m’était destinée contre un scooter de fonction dont l'immatriculation administrative ne me permettait que de circuler dans les départements limitrophes de Seine St Denis, comme ce fonctionnaire de Bercy me le précisa avec le sérieux qui est le propre des comptables publics. Je le rassurai en l'assurant que je n'envisageais pas de partir en vacances avec ce véhicule administratif. Je mis quelques mois à tenter de comprendre le fonctionnement de cette université dont une des particularités qui fit le charme de ces années c'est qu'elle n'avait pas besoin d'un secrétaire général administrant mais d'une administration conviviale et militante. La participation aux manifestations pour les sans-papiers, les droits des femmes, contre les réformes de gauche et de droite assirent ma popularité autant que le port de cravates fantaisistes... Je déjeunais tous les jours au self-service du CROUS où je tenais ainsi une permanence administrative sauvage... Le restaurant du CROUS contribua à la renommée de Paris 8 puisque son couscous fut salué en première page du Monde comme le meilleur couscous (et le moins cher) de la banlieue nord. Je fis part de cette information au successeur de la présidente qui parut déçu que ce ne soit pas la qualité de l'enseignement qui eut l'honneur du quotidien du soir...
Paris 8 était la seule université qui inscrivait les étudiants étrangers sans titre de séjour, ce qui contribua certainement à son rayonnement. Lorsque la politique de contrôle de l'immigration devint plus policière, le conseil d'administration fut saisi d'une résolution pour « légaliser » cette pratique d'une régularité incertaine. La représentante du recteur de l'Académie de Créteil voulut s'y opposer au titre du contrôle de légalité mais une enseignante du conseil lui déclara : « ce conseil est souverain, il a voté pour la fin de la guerre du Vietnam en 1975 et cette guerre s'est arrêtée ». Je ne vis plus jamais cette représentante du recteur au conseil d'administration...
Les locaux de l'université étant ouverts sur les cités environnantes sans contrôle aux entrées du campus, des trafics divers s'y développaient, ce qui entraînait une certaine insécurité. Un jour d'automne où il m’avait semblé qu'il y avait beaucoup « d'étudiants » sans études, je rassemblais les vigiles pour opérer des contrôles de carte d'étudiant et, muni d'un appareil photo sans film, je prenais des photos des « étudiants incertains »... A ceux qui s'en étonnaient, je leur promettais que c'était pour être inscrit dans le fichier étudiant... Le calme revint pour quelques jours et dans les incidents suivants je ne fus frappé qu'une fois et lorsque je poursuivis le voleur d'un sac d'une étudiante jusqu’à une tour voisine j'échappais au jet d'objets divers... Ce fut donc des jours tranquilles dans le 93...
Durant ces années j'eus l'occasion de rencontrer beaucoup d'étudiants issus de Paris 8 en France et à l'étranger, je croisais même à Buenos Aires une animatrice d'un spectacle sur l'histoire du tango qui me raconta qu'ayant fuit l'Argentine des militaires, elle avait survécu à Paris en chantant dans le métro et en étant chargée de cours à Vincennes... Un ancien étudiant de l'IUT de Paris 8 à Montreuil était pompiste dans la station d'essence des Invalides et il considérait, à juste titre, que c'était la plus chic de Paris. Plus tard, j'en croisais un autre dans les services de sécurité de Roissy qui me disait toujours « bonjour monsieur le secrétaire général ». Mais j'en vis bien d'autres dans des carrières académiques et notamment un étudiant russe qui fit une thèse d'économie industrielle, monta un groupe de hard rock, et est maintenant consultant et chargé de cours...
Une année où furent engagés des travaux de rénovation et où les enseignants se plaignirent de l'absence de salles de cours disponibles, je proposais que l'occupation des salles soit affichée sur les portes. Le conseil d'administration s'y opposa comme contraires aux libertés universitaires... A l'occasion de ces travaux je fis la connaissance de Jean-Michel Djian qui me suspectait de faire démarrer les marteaux piqueurs durant ses cours... J’y rencontrai aussi Tobie Nathan qui organisait des thés thérapeutiques pour les familles de migrants. Mme Madeleine Julien qui dirigeait la bibliothèque universitaire avec l’autorité d’une fille de militaire s’entendait bien avec les enfants de troupe que nous étions tous pour elle…
Le Président Mitterrand vint poser la première pierre d'un nouveau bâtiment à la fin de son second mandat et, en dehors de l'ampleur des mesures de sécurité, je fus frappé par sa popularité auprès des étudiants lorsque, débordant son service de sécurité, il vint parler avec eux... Paris 8, fidèle à elle-même, l'accueillit avec Mme Hélène Cixous qui portait un panneau réclamant l'habilitation de son DEA « études féminines », ce que le Président lui accorda et la présidente reprit la parole après François Mitterrand, contrairement au protocole, pour lui adresser quelques mots personnels. Ce fut la dernière occasion où je parlais avec le Président, je lui rappelais que je venais l'écouter rue du Louvre lorsqu’il n'était que le leader de la convention des institutions républicaines. Il me répondit « c'était il y a bien longtemps jeune homme »...
Lorsque l'université organisa à la coupole (celle du CROUS, pas de l'académie...) une fête pour mon départ, des étudiants sans papiers y firent irruption et j'y vis le signe que je n'avais pas altéré l'histoire de Vincennes. Cela me rappela également que, lors de mon arrivée se déroulait une fête étudiante où je me trouvais assis à côté de Jean Malaurie qui semblait s'interroger sur la nécessité de ses voyages alors que la diversité de l'humanité était aux portes de Paris...
De ces années à Paris 8 je ne retiens que l'humanité des relations que j'y ai vues et de celles que j'y ai nouées, d'un monde étrange où l'intelligence, la fantaisie et l'engagement se conjuguaient pour ses habitants loin d'une société d'argent et d'images…
François Vignaux,
Ancien secrétaire général de Paris 8 - Dimanche 18 janvier à 15h22
- Signaler au modérateurRépondre
- yosog (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Une bande de bambins à Vincennes
- Nous étions 3 ou 4 de la même bande à régner sur la cour de la maternelle de la fac de Vincennes. Faut dire que nous étions passés par la crèche... plutôt malfamée -de petits en culottes courtes- Alors que nos chers parents vaquaient à leurs occupations de grandes personnes dans l'immense terrain militaire universitaire...nous étions déjà épris de rêves de liberté. Tendant la main par delà les grillages de la maternelle à l'entrée du campus, nous pauvres affamés, prions ceux qui devaient être étudiants ou professeurs d'aller nous acheter des pâtes à mâcher au camion des délices. Essuyant déjà nos premiers refus, nous devions inventer nos premiers coups de délinquants... Comment echapper aux premiers carcans de l'institution enfantine ? Il me souvient des tentatives de faire brûler le grand arbre près des grillages avec une boite d'allumette afin de tenter une échappée romanesque avec le Xav. Mais il y eu aussi des escapades réussies. Cachés dans les gros blocs métalliques de la cour, nous prenions la poudre d'escampette par la grande porte s'il vous plait et déambulions dans les bâtiments et prairies de la faculté aux contours bien incertains. Jouant de malice, il nous fallait surtout ne pas rencontrer nos vieux. Sans difficultés, nous avions nos points de repères... l'espace cinéma avec les séances subversives de "Crin blanc", du "Ballon rouge" ou du "Garçon aux cheveux vert". Pour ne pas attirer l'attention nous revenions en escaladant la porte aux larges barreaux métalliques de l'entrée et incognito jouions de charme avec nos instructeurs préférés. Parfois, il suffisait juste de descendre le grand escalier en colimaçon juste avant le vaste préau, évitant une chainette qui faisait office de barrage, pour nous retrouver juste au dessous, dans les locaux estudiantins. Plus périlleuses, ces missions secrètes et risquées faisant grimper notre taux d'adrénaline car trop nombreux étaient les adultes et les indics potentiels. Un cadeau que nous faisaient nos parents de nous laisser avec les gars, Karim, Xav et les autres... Sans pressions nous étions les rois du campus bien gardées par les "dames" du bois de Vincennes. Insouciants, libres et autonomes, la fac de Vincennes était notre premier et plus grand terrain d'aventure. Les suivants allaient faire la joie d'une petite troupe de gamins dans les faubourgs du XXe ardt., tout autour de l'école Vitruve. A trois ans en 1975, nous étions déjà rebelles, joueurs et libres. Et en tout cas, impatients chaque matin, de retrouver nos grilles, nos pâtes à mâcher, les filles, nos maîtres et maitresses. A tous les gamins de Vincennes !!!
- Samedi 17 janvier à 19h26
- Signaler au modérateurRépondre
- yankeezoulou (1)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- souvenirs
- On demande un souvenir..
Pas sur que si je clicque sur <Publier> ma prose parte en ligne..
On verra au coup d'après..
Faire bref..
Dep histoire 71=>74...
Madeleine R
Jacques J
J Bruhat.
Juste un test pour voir si ca fonctionne..
Licence 74 vincennes
Maitrise 82 St Denis
Dea 90 Orsay profs exilés de P VIII.
Demain j'en dirai plus..
Si possible. - Vendredi 16 janvier à 23h07
- Signaler au modérateurRépondre
- josette (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- réponse à Yankeezoulou
- Qui es-tu ? Dep histoire 71-74, nous y étions ... Rébérioux, Julliard, Bruhat, nous y étions aussi ...
- Samedi 24 janvier à 18h20
- Signaler au modérateurRépondre
- maud (2)Inscrit Libé +Suivre cet internaute | Profil
- Secrétaire général en Paris 8
- La Présidente de Paris 8, Madame Irène Sogologorsky, me recruta en 1994 après le départ précipité de mon prédécesseur. La Présidente était une spécialiste de la littérature soviétique et elle m'indiqua que le programme s'était terminé avec la chute du mur de Berlin... Lorsque je quittai mes fonctions 5 ans plus tard, elle me confia qu'elle avait hésité à m'embaucher car j'avais commis une faute d'orthographe dans ma lettre de candidature. La Présidente était une très belle femme, d'une autorité naturelle et souriante et d'une élégance rare en milieu universitaire... Elle travaillait dix heures par jour sans difficulté et ses mèches rousses témoignaient d'une fantaisie plaisante...
Lorsque je pris mes fonctions, l'ancien Président Claude Frioux, son compagnon, me souhaita une bonne exploration dans le ventre de la baleine qu'était Paris 8 Vincennes à St Denis. Cette double localisation, complétée par une adresse rue de la liberté à St Denis, désorientait les visiteurs mais elle témoignait de l'histoire mouvementée de cette institution.
J'eus beaucoup de peine à convaincre l'agent comptable à changer la voiture de fonction qui m'était destinée contre un scooter de fonction dont l'immatriculation administrative ne me permettait que de circuler dans les départements limitrophes de Seine St Denis, comme ce fonctionnaire de Bercy me le précisa avec le sérieux qui est le propre des comptables publics. Je le rassurai en l'assurant que je n'envisageais pas de partir en vacances avec ce véhicule administratif. Je mis quelques mois à tenter de comprendre le fonctionnement de cette université dont une des particularités qui fit le charme de ces années c'est qu'elle n'avait pas besoin d'un secrétaire général administrant mais d'une administration conviviale et militante. La participation aux manifestations pour les sans-papiers, les droits des femmes, contre les réformes de gauche et de droite assirent ma popularité autant que le port de cravates fantaisistes... Je déjeunais tous les jours au self-service du CROUS où je tenais ainsi une permanence administrative sauvage... Le restaurant du CROUS contribua à la renommée de Paris 8 puisque son couscous fut salué en première page du Monde comme le meilleur couscous (et le moins cher) de la banlieue nord. Je fis part de cette information au successeur de la présidente qui parut déçu que ce ne soit pas la qualité de l'enseignement qui eut l'honneur du quotidien du soir...
Paris 8 était la seule université qui inscrivait les étudiants étrangers sans titre de séjour, ce qui contribua certainement à son rayonnement. Lorsque la politique de contrôle de l'immigration devint plus policière, le conseil d'administration fut saisi d'une résolution pour "légaliser" cette pratique d'une régularité incertaine. La représentante du recteur de l'Académie de Créteil voulut s'y opposer au titre du contrôle de légalité mais une enseignante du conseil lui déclara : "ce conseil est souverain, il a voté pour la fin de la guerre du Vietnam en 1975 et cette guerre s'est arrêtée". Je ne vis plus jamais cette représentante du recteur au conseil d'administration...
Les locaux de l'université étant ouverts sur les cités environnantes sans contrôle aux entrées du campus, des trafics divers s'y développaient, ce qui entraînait une certaine insécurité. Un jour d'automne où il m'avait semblé qu'il y ait beaucoup "d'étudiants" sans études, je rassemblais les vigiles pour opérer des contrôles de carte d'étudiant et, muni d'un appareil photo sans film, je prenais des photos des "étudiants incertains"... A ceux qui s'en étonnaient, je leur promettais que c'était pour être inscrit dans le fichier étudiant... Le calme revint pour quelques jours et dans les incidents suivants je ne fus frappé qu'une fois et lorsque je poursuivis le voleur d'un sac d'une étudiante jusqu'à une tour voisine j'échappais au jet d'objets divers... Ce fut donc des jours tranquilles dans le 93...
Durant ces années j'eus l'occasion de rencontrer beaucoup d'étudiants issus de Paris 8 en France et à l'étranger, je croisais même à Buenos Aires une animatrice d'un spectable sur l'histoire du tango qui me raconta qu'ayant fuit l'Argentine des militaires, elle avait survécu à Paris en chantant dans le métro et en étant chargé de cours à Vincennes... Un ancien étudiant de l'IUT de Paris 8 à Montreuil était pompiste dans la station d'essence des Invalides et il considérait, à juste titre, que c'était la plus chic de Paris. Plus tard, j'en croisais un autre dans les services de sécurité de Roissy qui me disait toujours "bonjour monsieur le secrétaire général". Mais j'en vis bien d'autres dans des carrières académiques et notamment un étudiant russe qui fit une thèse d'économie industrielle, monta un groupe de hard rock, et est maintenant consultant et chargé de cours...
Une année où furent engagés des travaux de rénovation et où les enseignants se plaignirent de l'absence de salles de cours disponibles, je proposais que l'occupation des salles soit affichée sur les portes. Le conseil d'administration s'y opposa comme contraire aux libertés universitaires... A l'occasion de ces travaux je fis la connaissance de Jean-Michel Djian qui me suspectait de faire démarrer les marteaux piqueurs durant ses cours... J'y rencontrai aussi Tobie Nathan qui organisait des thés thérapeutiques pour les familles de migrants. Mme Madeleine Julien qui dirigeait la bibliothèque universitaire avec l'autorité d'une fille de militaire s'entendait bien avec les enfants de troupe que nous étions tous pour elle...
Le Président Mitterrand vint poser la première pierre d'un nouveau bâtiment à la fin de son second mandat et, en dehors de l'ampleur des mesures de sécurité, je fus frappé par sa popularité auprès des étudiants lorsque, débordant son service de sécurité, il vint parler avec eux... Paris 8, fidèle à elle-même, l'accueillit avec Mme Hélène Cixous qui portait un panneau réclamant l'habilitation de son DEA "études féminines", ce que le Président lui accorda et la présidente reprit la parole après François Mitterrand, contrairement au protocole, pour lui adresser quelques mots personnels. Ce fut la dernière occasion où je parlais avec le Président, je lui rappelais que je venais l'écouter rue du Louvre lorsqu'il n'était que le leader de la convention des institutions républicaines. Il me répondit "c'était il y a bien longtemps jeune homme"...
Lorsque l'université organisa à la coupole (celle du CROUS, pas de l'académie...) une fête pour mon départ, des étudiants sans papiers y firent irruption et j'y vis le signe que je n'avais pas altéré l'histoire de Vincennes. Cela me rappela également que, lors de mon arrivée se déroulait une fête étudiante où je me trouvais assis à côté de Jean Malaurie qui semblait s'interroger sur la nécessité de ses voyages alors que la diversité de l'humanité était aux portes de Paris...
De ces années à Paris 8 je ne retiens que l'humanité des relations que j'y ai vues et de celles que j'y ai nouées, d'un monde étrange étrange où l'intelligence, la fantaisie et l'engagement se conjuguaient pour ses habitants loin d'une société d'argent et d'images...
François Vignaux,
ancien secrétaire général de Paris 8 - Vendredi 16 janvier à 21h50
- Signaler au modérateurRépondre
Articles les +
- 1. 500.000 personnes toujours privées d'électricité
- 2. Tempête : Ségolène Royal demande la mise en place d'un plan «mobile home»
- 3. La carte du passage mortel de Xynthia
- 4. «Si la porte pétait, on était foutus»
- 5. Aux Césars, «Un prophète» triomphe en son pays
- 6. Le palmarès des Césars 2010
- 7. Trêve de campagne en Poitou-Charentes
- 8. «C’est allé très vite, il y avait tellement d’eau…»
- 9. «Hier, ils se contentaient de sauver leur vie, maintenant ils réalisent qu'ils ont tout perdu»
- 10. Arrestation en France du «chef militaire» et numéro un de l'ETA
Abonnements
newsletter
DESIGN TENDANCE
Objets design à prix fabricant sur liberation.myfab.com:
8€ offert sur votre premier achat grâce à notre partenaire myfab.com
MODE & DESIGN
yoox.com - La boutique en ligne préférée des passionnés de Design et de Mode
Design green:
Objets revêtus de fil électrique
ARABESCHI DI LATTE
Cadeau/Enfant :
Sweat avec zip
EVISU BONSAI
Cadeau/Femme :
Maillot de corps
ROBERTO CAVALLI
Cadeau/Homme :
Grand sac en tissu
KATHARINE HAMNETT
Profitez de la Livraison Gratuite.
Découvrez le nouvel espace Design.